Des inconnus qui font pleurer dans les chaumières. Un rockeur qui détruit le décor. Des juges qui inventent des métaphores parfois étonnantes pour attirer certains candidats. Des éliminations qui enflamment les réseaux sociaux. En attendant la septième édition de La voix cet hiver, petit retour sur quelques moments marquants de la populaire émission.

La naissance d'une étoile

Habillée d'un t-shirt et d'un legging, Charlotte Cardin voulait que l'attention des millions de téléspectateurs se rive sur sa voix, assurée et pleine de fissures qui laissent entrer la lumière, alors qu'elle chantait You Know I'm No Good d'Amy Winehouse. Si Valérie Carpentier n'a pas volé sa victoire en fin de saison, Charlotte est de toute évidence entrée dans le coeur des Québécois pour longtemps grâce au concours télévisé.

Il a presque gagné...

Avec son interprétation ô combien maîtrisée de la chanson casse-gueule Dream on d'Aerosmith, Travis Cormier a quasiment convaincu tout le monde que la victoire lui était assurée. Pourtant, en demi-finale, il a devancé par seulement un cheveu Geneviève Leclerc, qui a secoué le public avec une version de Je suis malade digne des grandes occasions. En finale, le chevelu chanteur s'est d'ailleurs fait devancer par la Cendrillon de la compétition, Stéphanie St-Jean, qu'on voit peu depuis sa victoire.

Les surprenants juges...

Si la chaise brisée par Éric Lapointe est désormais un classique, n'oublions pas le moment où Isabelle Boulay a sélectionné Louis-Paul le chanteur de heavy métal, les internautes qui semblaient ignorer l'existence de Louis-Jean Cormier avant la première saison et la générosité de Lara Fabian qui est allée chanter Je t'aime avec une candidate en pleurs. Aussi, pensons à leurs parades de séduction parsemées de superlatifs mérités, de complaisance malaisante et de compliments joyeusement absurdes, comme lorsque Pierre Lapointe a lancé: «C'est comme si tu nous offrais un gros poulet juteux qu'on allait aller se crisser dans face.»

Les candidats uniques

Nous ne sommes pas près d'oublier le buzz créé par la voix aiguë d'Étienne Cousineau, les jeunes crooners David Marino et Markos Gonzalez Clemente, la colère piquée par la chanteuse Annie Chartrand en voyant qu'aucun juge ne se retournait en audition, la désinvolture rafraîchissante de Ludovick Bourgeois (et la ressemblance troublante avec la voix de son célèbre papa), l'énergie survoltée d'Éléonore Lagacé, la voix grave de Yoan, les chignons de plusieurs étages de Mademoiselle, la confiance de Guy «je m'aime beaucoup» Mapoko, le timbre envoûtant de Matt Holubowski, les tatouages tribaux et la confiance grandissante de Kevin Bazinet ou la cassure déroutante dans la voix de Désirée.

Celle qui fait pleurer Nanette

Couronnée l'an dernier, l'incomparable Yama Laurent a marqué les esprits en chantant Forever Young de Bob Dylan lors des auditions à l'aveugle, avant de rejoindre les rangs de l'équipe de Garou. C'est toutefois en livrant une version bouleversante de Let It Be en duel avec Kelly qu'elle a séduit le Québec, et tout particulièrement sa mentore Nanette Workman, dont les glandes lacrymales ont été mises à contribution tout au long du numéro.

Photo Alain Roberge, Archives La Presse

Travis Cormier