Bienvenue à Sainte-Alice-de-Rimouski, hameau peu paisible du Bas-Saint-Laurent, où le tueur en série David Lelièvre (Patrick Hivon) cavale toujours avec sa dernière victime, la rebelle Joëlle (Laurie Babin), qui, rappelons-le, a fui son centre jeunesse avant que la cuisinière dérangée Samantha (Marilou Morin), alias la cheffe des Louves blanches, n’y sacre le feu et n’y assomme la pauvre Zoé (Émilie Bierre), agressée à répétition par son beau-père pédophile.

Re-bienvenue dans l’univers tordu de L’échappée, le populaire soap-thriller de TVA avec lequel j’entretiens une relation passionnée d’amour et de haine. Parfois, j’obsède sur la perruque noire de l’instable Audrey (Marilyn Castonguay) ou les tresses métalliques de Max (Antoine Desrochers), le fils prostitué du colérique Bruno (Alexandre Goyette).

D’autres fois, je râle contre le maudit kiosque de la compagnie Bout du monde et tous les malheurs qui s’abattent sur l’éternelle victime Jade (Charlotte Aubin), maintenant l’objet des désirs sexuels de l’adolescent qu’elle héberge et qui lui vole ses soutiens-gorge.

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Samantha (Marilou Morin) et Richard (Pierre-Yves Cardinal) dans L’échappée

Depuis le printemps dernier, un gros coup de barre a été donné à L’échappée, qui embrasse pleinement les codes du téléroman-savon. Est-ce que les ficelles scénaristiques sont grosses ? Oui, comme la fortune personnelle de l’aubergiste Martine Lyndsay (Sophie Bourgeois). Mais est-ce que c’est haletant ? Oui, absolument. Les intrigues nous gardent captifs comme feu Esther (Isabelle Brouillette) dans le shack déglingué de David Lelièvre.

Le bel élan de L’échappée se poursuit depuis les deux semaines post-rentrée, ce qui coïncide avec le retour de Noémie Francoeur (Anick Lemay), qui a passé la dernière année au Costa Rica à perfectionner l’art du « stick and poke », une forme de tatouage plus artisanale.

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Noémie Francoeur (Anick Lemay) dans L’échappée

La Noémie qui parle maintenant au téléphone en espagnol, comme son père Clément (Rémy Girard), ne s’excuse plus de vivre. Elle s’affirme davantage et se fout que les commères de Sainte-Alice bavassent dans son dos.

La preuve ? Ancienne directrice du centre L’échappée, Noémie travaille maintenant comme serveuse à l’auberge Lyndsay avec son ex-conjoint Marc (Stéphane Gagnon) comme patron. L’ancienne Noémie n’aurait jamais accepté un emploi, disons, moins prestigieux. La nouvelle Noémie, oui.

La quatrième saison de L’échappée a introduit le nouveau directeur par intérim du centre, Philippe (Stéphane Archambault), qui a l’air trop sain d’esprit pour jouer dans ce téléroman peuplé de personnages timbrés. Les gens parfaits dans L’échappée finissent par cacher les flacons de parfum de leurs victimes dans une trousse de premiers soins, on le sait maintenant.

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Philippe (Stéphane Archambault) est le nouveau directeur par intérim du centre L’échappée.

La policière Marie-Louise (Bianca Gervais) reste, pour le moment, la seule habitante de Sainte-Alice à garder la tête froide dans ce bassin de gens fêlés. On l’aime et on salue ici son partenaire d’enquête, Richard (Pierre-Yves Cardinal), qui sort aveuglément avec une meurtrière cyberintimidatrice.

Et est-ce moi qui ai manqué un bout — ça m’étonnerait, je n’ai pas raté un seul épisode de L’échappée — ou bien l’auteure Michelle Allen n’a pas encore dévoilé si Brigitte (Julie Perreault) a perdu son bébé Lou accidentellement ou si elle a subi un avortement ?

Lundi soir, L’échappée et ses 1 033 000 fans ont conservé leur confortable avance sur Une autre histoire (656 000). Radio-Canada avait quasiment juré que son téléroman mettant en vedette Marina Orsini passerait en vitesse supérieure cet automne. Pour le moment, ça reste pas mal au point mort, je dirais. On s’en reparle bientôt.

S.O.S. Boomerang

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Boomerang réunit une des distributions les plus talentueuses du Québec :
Diane Lavallée, Fabien Cloutier, Magalie Lépine-Blondeau, Marie-Thérèse Fortin, Marc Messier, Catherine-Anne Toupin et Antoine Bertrand.

Boomerang, sérieusement, là. Que se passe-t-il depuis le retour des vacances d’été ? Les deux premiers épisodes relayés par TVA n’ont pas volé haut. Ça ressemblait plus à du mauvais vaudeville qu’à une sitcom ayant déjà été fort amusante.

Honnêtement, qui croit à cette histoire d’ouragan qui emprisonne la famille de Karine (Catherine-Anne Toupin) et celle de Patrick (Antoine Bertrand) dans une mini- roulotte en Floride ? Le tournage a de toute évidence eu lieu dans un terrain de camping de la Rive-Sud, où un accessoiriste a planté trois ou quatre palmiers pour faire exotique.

Boomerang a toujours adopté une approche comique plus réaliste. Là, avec les portes qui claquent, le burlesque exacerbé et les feuilles d’arbres qui virevoltent devant la porte d’entrée, on se croyait dans Symphorien.

C’est dommage, car Boomerang réunit une des distributions les plus talentueuses du Québec. De voir les Fabien Cloutier, Marc Messier, Marie-Thérèse Fortin, Diane Lavallée et Magalie Lépine-Blondeau en découdre avec des textes aussi mous, ça fend le cœur.

J’espère sincèrement que cette tempête passera en vent et que le soleil reviendra comme un boomerang, quel gag original, ha ha, chez les Bernier-Lussier.