L’animateur Sébastien Diaz sera à la barre d’On va se le dire dès le 9 septembre, du lundi au vendredi, de 16 h à 17 h 30, à la télévision de Radio-Canada. Il continuera aussi de réaliser et d’animer, avec son amoureuse Bianca Gervais, le magazine Format familial à Télé-Québec, à partir du mercredi 11 septembre à 19 h 30.

Marc Cassivi : Qu’est-ce que tu peux me dire sur On va se le dire ?

Sébastien Diaz : On n’est pas là pour se prendre la tête ! Ce n’est pas un show d’actualité. Ce n’est pas 24/60 avec Anne-Marie Dussault. C’est une émission sur ce qui est dans l’air du temps, avec une ambiance de pub où l’on « débriefe » en fin de journée avec des gens pertinents. On a une banque de 80 collaborateurs de tous les horizons et de tous les âges. De Sarah-Maude Beauchesne, qui n’a pas 30 ans, à Janette Bertrand. Bernard Drainville est là, la criminologue Maria Mourani, Jacques Nantel en marketing, France Castel, ma blonde va venir faire un tour des fois, Vincent Graton aussi, mais il y a beaucoup de gens qu’on connaît moins ou qu’on n’a jamais vus. On avait vraiment ce souci-là. Ils seront appelés à se prononcer sur tous les sujets, avec les questions de monsieur et madame Tout-le-Monde. Comme moi, qui ne suis pas un spécialiste !

M.C. : Ratisser aussi large fait appel au journaliste en toi ?

S.D. : Oui. C’est impossible d’être spécialiste de tout. On fait 124 épisodes avec 4 gros sujets par émission. Ça fait beaucoup de contenu.

M.C. : À 124 épisodes, 5 fois par semaine, avec 2 rediffusions, ça fait beaucoup ! Tu vas être à l’antenne quatre heures et demie par jour…

S.D. : Il faut que ce soit bon parce que ça passe trois fois par jour ! [Rires] On est beaucoup là. Ça va être un gros marathon.

M.C. : As-tu peur qu’on te dise qu’on te voit trop ?

S.D. : Je n’y ai pas vraiment pensé, comme ça ne m’est jamais arrivé. Je ne l’ai jamais vécu ! J’ai animé des émissions dans la marge, parce que c’étaient des shows culturels. Tu le sais, tu en animes un, toi aussi : on s’adresse à un public plus niché.

« C’est la première fois que je m’adresse à un plus gros auditoire, avec une émission grand public. L’an dernier, j’ai animé pendant cinq semaines Entrée principale et j’ai vu un peu comment les gens poursuivent la discussion que tu as amorcée en ondes, au restaurant le soir, par exemple. J’ai beaucoup aimé ça. »

On va beaucoup miser sur l’interaction avec une interface qu’on appelle « le mur », un écran qui a été créé spécialement pour l’émission.

M.C. : Est-ce qu’il y a un mandat ou une volonté de rajeunir le public ? C’est un enjeu de la télévision actuelle…

S.D. : Oui, on se l’est donné. Je ne sais pas si je suis là pour ça, mais oui, on a ce mandat-là. On veut inviter des ados à l’émission de manière récurrente. On prépare une tablée de jeunes de 10 à 18 ans, pour les élections. C’est une émission qui me ressemble beaucoup. Le décor est un mélange de chez moi et du décor de Friends, avec une touche de Mister Rogers’ Neighborhood, dont j’étais fan quand j’étais petit. Il y a des instruments de musique sur le plateau. C’est moi qui ai composé la musique et qui joue le thème à chaque début d’émission, sur un Wurlitzer des années 70 ! Il y aura peut-être de la guitare. Il y a des samplers partout dans le décor. C’est moi qui vais envoyer à la pause. Je pense que c’est une première en télé… au monde !

M.C. : Un homme-orchestre…

S.D. : J’ai l’habitude de tenir les rênes sur mes shows, mais ce n’est pas moi qui réalise cette fois-ci. Je ne serai pas en régie.

M.C. : Es-tu « gossant » pour un réalisateur ?

S.D. : [Rires] C’est sûr que je m’intéresse beaucoup à la réalisation… Il y a vraiment une équipe incroyable qui m’entoure. Et avec France Beaudoin, c’est la première fois que j’ai une animatrice comme productrice. Elle se soucie beaucoup de comment je me sens, si je suis à l’aise dans telle ou telle situation. C’est la première fois que j’ai ce genre de feedback de la part d’une productrice.

M.C. : C’est un projet qui va prendre beaucoup de ton temps. Est-ce qu’il en reste pour le réalisateur et animateur d’autres projets ?

S.D. : Format familial va être en ondes jusqu’en décembre. Je continue de réaliser l’émission, mais je délègue plus. La troisième saison de [la websérie] Terreur 404 est sur la glace parce qu’on a un projet de série lourde qui est aussi scénarisée par Samuel Archibald et William S. Messier. On aimerait beaucoup tourner ça l’an prochain. Je me considère d’abord comme un réalisateur avant d’être un animateur. J’ai étudié en cinéma et je suis arrivé au journalisme par hasard, parce que je trouvais ça trop long de développer des projets.

M.C. : Tu parles de Format familial, que tu animes avec ta blonde. C’est une émission sur la famille. Vous êtes dans les médias, à la fois traditionnels et sociaux, avec vos enfants. Où tracez-vous la limite entre votre vie publique et votre vie privée ?

S.D. : Au début, je ne devais même pas animer ! Je devais seulement réaliser. On ne voulait pas faire « le petit couple ». Honnêtement, c’est nous, mais c’est comme des personnages. Tu n’es jamais exactement toi-même quand tu animes. On fait attention. C’est moi qui écris beaucoup les textes. C’est souvent des running gags, parfois inventés.

« On est comme un faux couple à la télé, quelque part. Mais on a aussi une énergie qui est naturelle ensemble. Ça, on ne peut pas le cacher. On travaille bien ensemble. »

Bianca est hyper créative et elle a les meilleures idées. Elle réalise aussi maintenant à Format familial.

M.C. : Et les enfants ?

S.D. : On y réfléchit souvent. Les gens pensent qu’on s’affiche beaucoup en famille, mais pas tant que ça, en réalité. Je mets une ou deux photos de famille par année sur les réseaux sociaux. Souvent, les enfants sont de dos ou de loin. On ne voit presque pas chez moi. On fait rarement les magazines. On nous pose surtout des questions dans les premières et on en fait des articles ! Je me demande toujours qui ma petite vie intéresse et pourquoi on parle de mon déménagement… En même temps, à Format familial, on demande aux gens de se commettre. Donc quand on te demande une photo de tes enfants après, tu n’as pas vraiment le choix. Il faut en donner un peu aussi. Mais on s’assure de garder le contrôle.