Faut-il être un grand admirateur de David Bowie pour apprécier le documentaire The Last Five Years? Faut-il plutôt ne connaître que sommairement l'immensité de son oeuvre? On hésite entre les deux.

On le sait: Bowie avait orchestré sa mort artistique de main de maître avec l'album Blackstar sorti deux jours avant sa mort, en janvier 2016.

Or, la production du documentaire David Bowie: The Last Five Years du réalisateur Francis Whately, présenté lundi soir dernier sur les ondes de HBO, s'est amorcée après la mort de la légende du rock. Whately le connaissait très bien. Il avait réalisé un autre documentaire sur Bowie en 2013.

The Last Five Years promet de relater les cinq dernières années de carrière de Bowie. Or, il s'amorce en 2004 quand l'icône rock entreprend la plus longue série de spectacles de sa carrière, The Reality Tour. Un malaise cardiaque l'oblige à sortir de scène à Prague et à annuler le reste de la tournée.

Ce fut le dernier spectacle de Bowie. Et jusqu'à sa mort, il s'est tenu loin des caméras.

David Bowie: The Last Five Years réunit de nombreux musiciens et collaborateurs de Bowie, dont le réalisateur Tony Visconti et son ami Geoff MacCormack.

Depuis la diffusion du documentaire, plusieurs personnes ont souligné à quel point tous les éléments présentés dans le film relèvent du miracle pour un film qui se concentre sur les cinq dernières années d'un artiste malade extrêmement discret.

C'est en effet un exploit, mais on tourne autour du pot pour nous rappeler à quel point Bowie était inspiré et en contrôle artistique jusqu'à la fin avec très peu de détails sur son état de santé. 

Or, on n'y apprend rien d'extraordinaire. Et David Bowie était extraordinaire.

Le film rend néanmoins hommage à la créativité avide et renouvelée de Bowie pendant la production de ses derniers albums The Next Day et Blackstar. On y présente de riches images d'archives et de grandes citations de Bowie en voix hors champ.

Il est intéressant d'en savoir plus sur la collaboration entre Bowie et la compositrice jazz Maria Schneider, et de voir à quel point il était visionnaire et conséquent avec l'ensemble de son oeuvre pour ses derniers clips réalisés par Johan Renck. Fort touchant aussi de voir Tony Visconti à sa console de son, ému aux larmes d'isoler la voix de son ami Bowie sur la chanson Lazarus.

Or, l'album Blackstar - et toute la mise en scène de sa sortie - demeure pour nous le testament par excellence de la grandiose carrière de David Bowie.

* * 1/2

DOCUMENTAIRE. David Bowie: The Last Five Years. Francis Whately. Sur HBO.