Actuellement en tournage, une série d'époque inspirée de la vie de Jean Béliveau sera diffusée à compter de mars prochain sur Historia. Mettant notamment en vedette Pierre-Yves Cardinal, Madeleine Péloquin, Frédéric Blanchette et Patrice Bélanger, il s'agira d'un portrait en cinq épisodes du légendaire numéro 4, campé dans le Québec des années 50 et 60. La série sera accompagnée d'un documentaire. La Presse a rencontré hier des artisans de ce biofilm sur le plateau de tournage, à l'auditorium de Verdun.

La série vue par...

Élise Béliveau

Âgée de 85 ans, la veuve du Gros Bill qualifie de bel honneur l'hommage télévisuel qui sera rendu à l'homme qui a partagé sa vie pendant 60 ans, avant d'être emporté par une pneumonie en 2014. « S'il voit ça [de là-haut], il ne doit pas le croire. Il n'était pas très à l'aise avec les compliments », souligne Mme Béliveau, qui dit faire pleinement confiance aux artisans de la série. « Ils m'ont tellement posé de questions, ils ont appris plein de choses. Ils voulaient surtout le côté humain », explique Mme Béliveau, qui s'estime chanceuse d'avoir eu une aussi belle vie. «  Les gens verront qu'il [Jean Béliveau] était un bon gars. C'était de belles années  », résume-t-elle.

Madeleine PéloquinLa comédienne qu'on a vue récemment dans des rôles de vilaine et de chipie dans Nitro Rush et Les pays d'en haut avoue être bien heureuse d'incarner un personnage d'une grande bonté, soit celui de l'épouse de Jean Béliveau. Et ce, même si elle ne connaissait au départ pratiquement rien au hockey. « C'est un beau rôle féminin puisque Élise prenait beaucoup de place, avait des opinions tranchées et était moderne, alors que Jean Béliveau était réservé. C'est aussi une belle histoire d'amour », raconte l'actrice, qui a eu l'occasion de poser des questions et de se documenter en compagnie de Mme Béliveau. « Elle a été très accessible et drôle. Je voulais tout savoir, même ses réactions lorsque son mari comptait un but », explique Madeleine Péloquin, qui a dû aussi relever le défi de vieillir d'une vingtaine d'années pour les besoins de la série. Elle espère enfin que le fait de tourner une série sur des gens bons et généreux sera accueilli comme une bouffée d'air frais dans le contexte ambiant, plutôt morose.

Charles LafortunePour ce grand amateur de hockey, travailler sur cette série d'époque constitue la consécration d'un rêve de p'tit gars. « En travaillant sur un hommage à Jean Béliveau il y a deux ans pour le gala Artis, on a réalisé en sélectionnant les archives qu'on tenait quelque chose », explique le prolifique animateur, qui porte pour l'occasion son chapeau de producteur exécutif. À l'entendre, adapter la série aux saveurs de l'époque constitue un véritable tour de force, tant pour la reconstitution de la glace du Forum à l'auditorium de Verdun que pour trouver de vieux patins et de vieux chandails d'équipe avec les logos originaux. Un souci du travail important pour Charles Lafortune. « L'aura de Jean Béliveau aura certainement aidé, c'était un héros », louange l'animateur, qui espère faire découvrir des facettes moins connues de Béliveau. « Il a eu un début de carrière difficile, des tensions avec Maurice Richard et une rivalité avec Boum Boum Geoffrion », énumère Lafortune, qui espère d'abord humaniser le Gros Bill.

Pierre-Yves CardinalPour incarner Jean Béliveau et porter l'imposante série sur ses épaules, l'acteur Pierre-Yves Cardinal (Les jeunes loupsNouvelle adresse) s'est bien préparé, tant dans une salle d'entraînement que le nez dans des livres. « J'ai lu sa bio, j'en rencontré sa famille, j'ai regardé des archives. On a l'image du gagnant qui a soulevé 10 coupes Stanley et du gentleman, mais on réalisera qu'il a vécu aussi son lot d'embûches », raconte le comédien, qui a aussi découvert l'importance du père de Jean Béliveau dans sa vie, un modèle très solide. Cardinal a en outre découvert qu'une partie importante de la carrière de Béliveau a été marquée par des blessures - notamment une importante commotion cérébrale - et que ces dernières n'étaient pas prises au sérieux à l'époque. « Le médecin lui disait de retourner jouer au hockey puisque ça allait lui changer les idées. C'était aussi un homme très timide qui a dû apprendre à s'adresser à des foules. »