Léane Labrèche-Dor est drôle. Extrêmement drôle. D'ailleurs, elle aurait aimé être humoriste. Ou artiste peintre. Tout pour ne pas faire le même métier que son père (Marc Labrèche) et son grand-père (Gaétan Labrèche). Mais comme la pomme ne tombe jamais loin de l'arbre, elle a fini par reprendre le flambeau.

«Toute ma vie, on m'a demandé si j'allais être comédienne. Je me souviens d'être dans ma poussette et d'entendre les gens me poser la question», dit Léane en souriant. Et justement pour ne pas aller là où tout le monde l'attendait, elle a refusé d'envisager une carrière d'actrice.

Elle a donc étudié en arts plastiques. «Je me promenais avec des pinceaux dans les cheveux et un tablier autour de la taille. Je me la jouais très artiste!», lance-t-elle en riant.

Parallèlement à ses cours, elle faisait quand même partie d'une troupe de théâtre, «pour le plaisir et l'esprit de groupe». Et vers 17 ou 18 ans, elle s'est rendue à l'évidence: elle avait plus d'affinités avec les alexandrins qu'avec les fusains.

Et c'est ainsi qu'elle s'est retrouvée à l'École nationale de théâtre et qu'elle a bossé très fort pour apprendre le métier. «Ça n'a pas été facile pour moi. Autant pour la comédie que pour le drame, je devais travailler fort pour être bonne», confie-t-elle.

Même encore aujourd'hui, Léane Labrèche-Dor n'est pas tendre envers elle-même. Elle semble rarement satisfaite de son travail. Entre autres, lorsqu'elle parle de son expérience dans la télé série Les bobos, à Télé-Québec, elle mentionne: «Je n'avais pas beaucoup d'expérience et je trouve que ça paraît. Le texte était très drôle et je ne le rends pas si bien.»

Depuis sa sortie, en 2012, elle a aussi été vue dans 30 vies à Radio-Canada et au théâtre dans Les muses orphelines et Villa Dolorosa. Mais, pour elle, le nec plus ultra est le contrat qu'elle vient tout juste de signer: comédienne «maison» dans l'émission satirique SNL Québec, version québécoise de Saturday Night Live.

«Ça tombe pile-poil avec ce que j'aime faire: le direct, la télévision et une dose de créativité. Je suis aux anges», dit Léane. Elle pourra aussi mettre à profit son sens de l'humour, une de ses grandes forces.

«J'ai pensé m'inscrire à l'École nationale de l'humour, mais je ne suis pas une soliste. Je suis fondamentalement une fille de gang, de troupe», dit l'actrice, qui est d'ailleurs parfaitement bilingue.

Des idées de séries télé, de talk-shows et de courts métrages, la jeune femme qui a grandi à Saint-Lambert en a beaucoup dans son ordinateur. D'ailleurs, elle ne croit pas que sa carrière sera uniquement centrée sur le jeu théâtral.

«Je pense que je suis plus pertinente en création qu'en jeu. Je connais plein de comédiens incroyables. Tu leur donnes un texte et, tout de suite, ils sont bons. Ce n'est pas mon cas. Mais moi, je trouve que j'ai de la facilité à écrire, à créer des concepts.»

Avant que Marc Labrèche soit un des artistes les plus aimés du public québécois, il a dû accepter d'être «le fils de Gaétan» pendant plusieurs années.

«Nous parlons de ça de temps en temps. Je vis un peu ce qu'il a vécu. Mais je pense que pour lui, c'était encore plus difficile, parce qu'il est un homme et que les comparaisons étaient plus faciles à faire. Il m'a même raconté qu'à ses débuts, une comédienne de métier l'appelait constamment Gaétan sur un plateau de tournage et qu'il n'osait pas la reprendre», relate la femme de 25 ans en riant.

La comique aux yeux pers va travailler fort pour se tailler une place dans le milieu artistique et pour que le nom Léane Labrèche-Dor ne soit pas uniquement associé à «la fille de Marc». Et nous, nous sommes convaincus qu'elle y arrivera.

Son top 5 de 2013

> House of Cards

«J'aime le jeu des acteurs, le rythme et l'intelligence du texte. Je suis comblée en regardant ça.»

> Le groupe Dead Obies

«J'ai du mal à apprécier le côté agressif du rap, mais Dead Obies me fait découvrir et aimer le genre.»

> Les aiguilles et l'opium de Robert Lepage

«Certains pourraient croire que ce n'est pas impartial comme coup de coeur [son père, Marc Labrèche, est le comédien], mais lorsque vous allez voir la pièce, vous allez comprendre. C'est superbe et fondamentalement touchant.»

> Journal d'un corps de Daniel Pennac

«Le journal intime d'un homme qui constate les transformations de son corps à travers sa vie entière... ou presque. Autant les transformations physiques que les sentiments profonds qui s'installent et s'ancrent à même le corps.»

> La collection printemps-été 2014 de Miu Miu

«La délicatesse des coupes, la féminité des couleurs saturées, mais souvent laiteuses, et les motifs enfantins si beaux qu'ils en deviennent subtils. Moi, ça me charme.»