Tout comme les médecins (que l'on songe à House M.D., Grey's Anatomy, Trauma), les avocats ont la cote dans les séries télévisées -et, ici, on pense à Law and Order, Ally McBeal, Boston Legal et... Toute la vérité. Bref, les auteurs Annie Piérard et Bernard Dansereau sont allés jouer sur un terrain très bien fréquenté et dans lequel ils font bonne figure. Une belle découverte (pour qui fréquente la fiction télévisée en coffret DVD) que cette série dont le premier volume de la première saison (10 épisodes) vient d'arriver sur le marché.

Au coeur du récit, Brigitte Desbiens (Hélène Florent), une procureure de la Couronne qui s'occupe des cas lourds. Les meurtres. C'est au boulot. À la maison, la vie est également compliquée: elle fréquente Samuel (Patrice Robitaille) qui, lui, est avocat de la défense et dont le meilleur ami (Nicolas Verreault -qui parvient toujours à avoir la tête de l'emploi, peu importe l'emploi!), défend de très louches individus.

Au bureau, autour de Brigitte, une faune intéressante: le patron (Denis Bouchard), qui ne parvient pas à se remettre de son divorce; le collègue responsable des agressions sexuelles (Émile Proulx-Cloutier, convaincant dans la timidité et le romantisme); la copine qui revient de congé de maternité... peut-être trop vite (Julie Le Breton); le nouveau venu qui est là parce que papa et grand-papa l'ont été avant lui et qui aime plus faire la fête qu'étudier des dossiers (Éric Bruneau, excellent) et celle qui est directement responsable de ce mouton noir (Maude Guérin).

Un peu en périphérie mais dans une belle ligne émotive, la famille immédiate de Brigitte: sa mère bourrue au grand coeur (Angèle Coutu), son père en perte d'autonomie (Jacques Godin, très touchant) et sa jeune soeur (Catherine Proulx-Lemay, adorable) qui a déjà trois enfants et un mémoire à terminer (ailleurs que dans ses rêves).

Et à la cour? C'est là que le tandem Piérard-Dansereau surprend: on les savait à l'aise dans le drame plus quotidien façon Annie et ses hommes; assistés de trois avocats, ils concoctent des cas intéressants, dont l'issue n'est pas toujours évidente ni celle que nous (spectateurs et personnages) aurions souhaitée -la justice étant ce qu'elle est. Il aurait d'ailleurs été intéressant d'avoir, en supplément, un documentaire expliquant leur méthode de travail et de recherche. Mais comme c'est habituellement le cas avec les séries québécoises, on se fait servir les épisodes à sec.

TOUTE LA VÉRITÉ 1.1

CRÉÉE PAR ANNIE PIÉRARD ET BERNARD DANSEREAU. AVEC HÉLÈNE FLORENT, DENIS BOUCHARD, PATRICE ROBITAILLE, ÉMILE PROULX-CLOUTIER, ÉRIC BRUNEAU.