Le 12 décembre, Chléa Giguère enfilera les chaussons de Clara dans le Casse-Noisette des Grands Ballets canadiens. Mais ce n’est pas tout. La jeune danseuse s’est aussi fait remarquer à l’émission Révolution et elle participe depuis quelques semaines au concours La France a un incroyable talent. Portrait d’une future étoile.
Nous retrouvons Chléa Giguère à l’École supérieure de ballet du Québec, où elle termine sa troisième année de formation. Après avoir fait ses étirements à la barre, elle s’avance vers nous d’un pas assuré. Elle a beau n'avoir que 14 ans, tout son être respire la confiance.
Le virus de la danse, elle l’a attrapé à l’âge de 2 ans en regardant le film Happy Feet. Depuis ce jour, elle n’a jamais cessé de danser.
« Après avoir vu ce film, je n’arrêtais pas de danser, nous dit la jeune fille, qui a grandi à Ottawa et à Toronto. Je trouvais un poste à la radio et je dansais sans arrêt. Mes parents se sont dit : “OK, on va l’inscrire à des cours de danse.” »
Petit à petit, ses parents, Dave Giguère et Anne Robitaille, se sont rendu compte que leurs filles – Chléa, mais aussi Hailey – avaient un réel talent en danse.
C’est donc sans surprise qu’elles ont toutes les deux poursuivi leur parcours à l’École supérieure de ballet.
« Je fais du ballet plus classique, du contemporain, je découvre le milieu professionnel de la danse, j’adore ça », nous dit Chléa, qui a conservé un léger accent english de ses années de formation en Ontario.
Le rôle de Clara, « un rêve »
L’an dernier, comme plusieurs de ses camarades, elle a auditionné pour le rôle de Clara dans Casse-Noisette. Et a obtenu le premier rôle.
« C’était un rêve pour moi, nous confie Chléa. Chaque année, on va voir cette pièce en famille. On y allait à Ottawa, à Toronto et maintenant ici. C’est une tradition : on met nos plus belles robes, on va boire un thé dans un endroit chic, et on va voir le spectacle. »
Elle a refait les auditions cette année. Et a obtenu le rôle pour la deuxième année de suite (elle l’interprétera en alternance avec Victoria Villegas) ! Au total, 66 élèves de l’École supérieure de ballet du Québec (y compris sa sœur Hailey) monteront sur la scène de Wilfrid-Pelletier le mois prochain.
Avait-elle l’intuition qu’elle obtiendrait le rôle ? La danseuse répond sans hésiter : « Oui. J’ai toujours eu confiance en moi. Je sais de quoi je suis capable et, quand je sais ce que j’ai à faire, je travaille fort pour y arriver. »
Sa professeure Anne Dryburgh reconnaît les atouts de sa jeune élève, qu’elle voit 15 heures par semaine.
Chléa est déterminée et elle a une attitude extrêmement positive, ce qui est probablement la qualité la plus importante. Parce que le bonheur de danser transparaît chaque jour dans ses mouvements, et ce n’est pas donné à tous les élèves. Le ballet, c’est exigeant, mais elle réussit à le faire dans le plaisir et à donner l’impression que c’est facile.
Anne Dryburgh, professeure de Chléa
N’allez pas croire que Chléa se la joue « supervedette ». L’adolescente reste humble face au succès qu’elle connaît, même si elle est de plus en plus consciente de sa valeur.
« Non seulement elle ne tient rien pour acquis, mais elle est un moteur pour le groupe, nous dit sa professeure. Jamais je n’ai senti qu’elle se plaçait au-dessus de ses collègues. En fait, elle porte le groupe avec elle de façon très saine. »
Remarquée à la télé
C’est probablement la somme de ces qualités que les maîtres de l’émission Révolution (à TVA) ont appréciée l’an dernier lorsqu’elle a remporté son duel contre Cal, jeune breakdancer doué. Elle est ainsi repartie avec le titre du meilleur espoir (et un chèque de 5000 $). Cette année, elle a participé à l’émission de nouveau et a concouru jusqu’aux face-à-face.
Voyez sa prestation en duel en 2018
Il y a quelques mois, Chléa Giguère a été repérée par l’équipe de La France a un incroyable talent, qui ouvre régulièrement ses portes aux jeunes Québécois. Elle figure parmi les concurrents de la présente saison. Sa deuxième prestation a été diffusée le 26 novembre dernier sur la chaîne M6 – et vue plus d’un million de fois.
« J’ai eu la chance de me rendre à Paris. C’est tellement beau, j’ai pu visiter l’Opéra de Paris avec des danseurs étoiles. Et les juges [parmi lesquels se trouve l’humoriste Sugar Sammy] étaient super fins. »
Aujourd’hui, Chléa Giguère n’a aucun doute sur sa volonté de mener une carrière de danseuse professionnelle et de « voyager partout dans le monde ».
« Je suis encore jeune, mais il y a plusieurs compagnies qui m’intéressent : les Grands Ballets canadiens, le New York City Ballet parce qu’une des mes idoles, Sara Mearns, danse avec eux. Je me reconnais beaucoup en elle : elle a des gestes amples et elle est très expressive. Elle est aussi assez musclée comme moi et c’est la prima ballerina ! J’ai même suivi une classe de maître avec elle. Il y a aussi le Nederlands Dans Theatre, qui fait beaucoup de danse contemporaine. »
Bref, les projets s’accumulent pour la jeune danseuse, qui ne craint pas les débordements. « Il y a des jours où je suis fatiguée, mais, dès que je me mets à danser, ça me donne de l’énergie et j’oublie tout. C’est comme si la danse me rechargeait, c’est difficile à expliquer. Ce que je sais, c’est que j’adore ça. »