Ils voient des spectacles depuis des années. Ils sont fidèles, de véritables passionnés. À l’occasion de la rentrée culturelle, La Presse vous présente des portraits d’abonnés qui vivent une véritable histoire d’amour avec l’institution qu’ils côtoient.

Luc Poirier nous donne rendez-vous dans le hall de la TOHU, quelques minutes avant le lancement de la nouvelle saison, en présence des artistes, des médias et d’une poignée de fidèles abonnés. Dont sa compagne et lui, tous deux mordus de cirque.

Pour l’occasion, il porte un t-shirt du collectif FLIP Fabrique avec le titre de son premier spectacle, Attrape-moi. Un de ses coups de cœur, la bande de FLIP ? « J’aime beaucoup cette troupe », reconnaît Luc Poirier. Il ira d’ailleurs voir sa nouvelle création Blizzard, programmée en novembre à la salle Pauline-Julien (du cégep Gérald-Godin, dans l’ouest de l’île de Montréal) avant même la série présentée à la TOHU pendant les Fêtes.

C’est comme ça pour plusieurs spectacles de cirque que Luc Poirier peut voir plus d’une fois, à la TOHU, certes, mais aussi dans d’autres salles, en banlieue de Montréal ou en région. « J’ai vu Tabarnak [une création du Cirque Alfonse, reprise en septembre] deux fois. Pareil pour la pièce Léo, que j’ai adorée. Je ne m’en lasse pas. J’aime beaucoup aussi les troupes australiennes. »

Mais comment diable a-t-il attrapé le virus du cirque ? « Ça fait longtemps que je vois du cirque, répond notre mordu, qui travaille comme intervenant social. J’allais voir les spectacles du Cirque du Soleil dans les années 80, mais c’est vraiment ma compagne qui m’a entraîné là-dedans à la fin des années 90. »

Tout ce qui se fait en cirque, on va le voir, que ce soit à la TOHU ou ailleurs, en plus de tout ce qui est programmé l’été au festival Montréal Complètement cirque.

Luc Poirier

À la TOHU, où ils ont un abonnement de « mordus » depuis 2011, Luc Poirier et son amoureuse occupent toujours les mêmes sièges (C9 et C10). Il ne se considère pas comme un groupie, donc il n’échange pas nécessairement avec les artistes (même si ça arrive), mais il les reconnaît presque tous, surtout les diplômés de l’École nationale de cirque.

« On va même voir certains spectacles de jeunes élèves, avec les parents, donc on les voit grandir, et on va toujours voir les spectacles des finissants. On a un coup de cœur pour Alexis Vigneault [qui a fait un numéro aérien avec une lampe dans l’hommage aux Colocs du Cirque du Soleil en 2018] et pour l’homme fort Vladimir Lissouba [vu récemment dans la dernière création de Machine de cirque].

Même s’il est aussi un amateur de théâtre, Luc Poirier avoue que le cirque le touche particulièrement.

J’aime voir ces performances qui ont quelque chose de surhumain, où les artistes se dépassent vraiment.

Luc Poirier

« Lorsqu’ils font le drapeau sur un mât chinois, c’est vraiment impressionnant ! Ceux qui font des numéros de sangles à un bras, j’imagine juste la force que ça prend », explique-t-il.

Avec le temps, est-il devenu un spectateur plus critique ? « C’est sûr que j’en demande plus qu’avant, j’aime pas quand c’est trop facile ou convenu, mais je pardonne beaucoup, évalue-t-il. Je suis une bonne pâte et je m’émerveille quand même chaque fois que je vais voir un show. Ce que j’aime vraiment, c’est le mélange des genres, lorsque le théâtre se mêle au cirque. »

Des pièces qui l’ont marqué 

Cuisine et confessions, des 7 doigts de la main, « pour l’histoire et le mélange des genres ». A Simple Space des Australiens Gravity & Other Myths, « pour les défis qu’ils se lançaient » ; le duo argentin Un Poyo Rojo [qui reprend sa pièce homonyme du 24 au 29 septembre], « tellement créatif ».

Ses troupes préférées 

Machine de cirque et le Cirque Alfonse

Ses disciplines préférées 

La roue Cyr et le tissu aérien

Une pièce attendue de la programmation 2019-2020 

Le groupe acrobatique de Tanger (du Maroc), qui présentera sa pièce Halka à partir du 29 janvier 2020. « C’est intrigant. »