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Peu importe l’heure du jour où vous vous trouvez, il y a toujours quelqu’un sur cette planète qui s’enfonce dans la nuit, dans cet instant trouble où les rêves surgissent et où la noirceur favorise la naissance du désir, la rencontre des corps.

C’est sous cette riche prémisse que se déploie le spectacle Minuit quelque part, orchestré par les chorégraphes Lydia Bouchard et Merryn Kritzinger, qui sera présenté par Danse Danse au Théâtre Maisonneuve avant de partir en tournée à travers le Québec.

Les deux femmes ont été pressenties par l’Agence Mickaël Spinnhirny pour mettre en scène cette ode à la nuit à laquelle ont collaboré huit chorégraphes québécois de renom. Voyez par vous-même : Marie Chouinard, Anne Plamondon, Kristen Céré, Ismaël Mouaraki, Virginie Brunelle, Charles-Alexis Desgagnés, Lydia Bouchard et Merryn Kritzinger ont toutes et tous signé un tableau original de cette œuvre protéiforme pour 10 interprètes.

« L’image qui me vient à propos de ce spectacle est celle d’un recueil de nouvelles chorégraphiques, écrites autour d’un seul et même thème », lance Lydia Bouchard. Pourquoi avoir opté pour ce thème précis ? « Je trouve ça très beau de savoir qu’au moment où on se parle, c’est la nuit quelque part et qu’il y a quelqu’un sur le point de célébrer. Quelque part, il y a des gens qui dansent. Cette connexion qui unit toute l’humanité est très inspirante », estime la chorégraphe.

La nuit, la notion [de rapport] au temps est différente, l’esprit change. On se permet d’enfreindre la norme… Ces réflexions nous ont plu.

Merryn Kritzinger, chorégraphe

« L’action se passe dans un non-lieu où les univers changent, ajoute Merryn Kritzinger. Les danseurs sont vraiment les narrateurs. C’est un peu déstabilisant pour eux. Ça prend beaucoup d’adresse pour naviguer ainsi d’un état à l’autre. On est dans la prouesse ; ce sont tous des bêtes de scène. » C’est d’autant plus vrai que les huit chorégraphes ont misé sur l’intensité dans leur tableau, tous voulant profiter de l’abondance des interprètes mis à leur disposition !

Il faut savoir qu’outre la diversité des voix qui s’expriment dans Minuit quelque part, les dix danseurs proviennent aussi d’horizons différents : certains arrivent du monde du break, d’autres du ballet classique ou de la danse contemporaine. Quatre d’entre eux ont participé à la populaire émission Révolution.

Minuit quelque part en répétition
  • Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

  • Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

  • Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

  • Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

  • Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

  • Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

    Les danseurs répètent un tableau signé par Ismaël Mouaraki, qui fait partie intégrante du spectacle Minuit quelque part.

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La rencontre de tous ces langages chorégraphiques et de toutes ces expériences est au cœur de ce projet audacieux. « On a eu envie de décloisonner, de faire parler ces différents univers entre eux. La distribution est un peu punk. On ne voulait pas être figé dans une école de pensée, mais plutôt profiter de l’alchimie de la rencontre de tous ces corps-là », explique Lydia Bouchard.

Place à la musique

Il ne faut pas pour autant envisager ce spectacle comme une courtepointe disparate. Les deux metteures en scène, qui ont fondé ensemble la compagnie de danse La Résistance, ont donné des commandes précises à chaque chorégraphe afin d’assurer une certaine unité à l’ensemble. La musique des huit tableaux a aussi été composée par une seule et même personne, Alex McMahon.

Comment décrire cet univers sonore qui va habiller le spectacle ?

[La trame sonore originale], c’est du jazz électro impressionniste. Ça nous prenait de la rythmique avec des couleurs et des sons naturels. On voulait quelque chose d’intemporel, avec du piano classique qui s’immisce partout.

Lydia Bouchard, chorégraphe

La trame sonore composée entièrement de musique originale sera offerte prochainement sur Spotify. « Pour accompagner les marcheurs nocturnes… », indique Merryn Kritzinger.

En réunissant ces univers chorégraphiques et sonores dans une seule et même production, les créatrices espèrent rencontrer un large éventail de publics. Y compris ceux qui ont aimé l’émission Révolution. « On sent que les gens ont un intérêt pour la danse et Minuit quelque part peut servir de pont pour leur faire découvrir des chorégraphes et des danseurs de haut niveau. On serait fou de ne pas aller vers ce public, vers cette main tendue. »

C’est d’ailleurs pour faire rayonner la danse au-delà des salles de la métropole que l’Agence Mickaël Spinnhirny a planifié une tournée panquébécoise pour ce spectacle d’envergure. Après Montréal, la production passera par quelque 20 villes de la province jusqu’en mai 2025.

Consultez le site du spectacle
Minuit quelque part

Minuit quelque part

Mise en scène Lydia Bouchard et Merryn Kritzinger, à partir de tableaux de huit chorégraphes

Théâtre Maisonneuve, Les 6 et 7 février

Aussi à l’affiche

Ulster American

PHOTO SUZANE O’NEILL, FOURNIE PAR LE THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE

Vincent Leclerc, Frédéric Blanchette et Lauren Hartley dans la pièce Ulster American

Après un succès public et critique lors de sa création en 2021, Ulster American, une comédie noire produite par le Théâtre de La Manufacture, sera reprise à La Licorne, du 6 au 24 février. La pièce du dramaturge irlandais David Ireland, traduite par François Archambault, est mise en scène par Maxime Denommée. Ce dernier dirige Frédéric Blanchette, Lauren Hartley et Vincent Leclerc, qui reprend le rôle initialement joué par David Boutin en 2021. La tournée d’une dizaine de villes au Québec se poursuivra avec deux arrêts à Laval et à Repentigny, après les représentations montréalaises.

Du 6 au 24 février, à La Licorne

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Luc Boulanger, La Presse

Pas perdus, documentaires scéniques

PHOTO VALÉRIE REMISE, FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Pas perdus, documentaires scéniques : un spectacle unique en reprise à la Place des Arts

Duceppe présente en rappel au Théâtre Maisonneuve Pas perdus, documentaires scéniques. Un spectacle d’Anaïs Barbeau-Lavalette et d’Émile Proulx-Cloutier qui explore notre rapport à la mémoire, à la transmission et au langage. « L’humanité, lorsqu’elle est si bien racontée, est plus belle que ce qu’en disent les nouvelles. Et l’espoir trouve un terreau pour renaître », a joliment écrit notre collègue Stéphanie Morin à la création du spectacle, au printemps 2022, au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Du 14 au 18 février, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

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Luc Boulanger, La Presse

The Mirror

PHOTO ANDY PHILLIPSON, FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Le spectacle de cirque The Mirror sera à l’affiche au Théâtre Le Diamant à Québec.

Le Diamant présente The Mirror de la compagnie australienne Gravity & Other Myths. Ce spectacle qui défie l’art du cirque en tant que discipline est unique en son genre. « The Mirror est le défi le plus ambitieux sur le plan physique et conceptuel de la compagnie à ce jour. Les danses de haut niveau et les acrobaties dans cette création sont contrebalancées par une conception contemporaine innovante, utilisant un mur DEL, des caméras et des perches à autoportrait », résume le communiqué du diffuseur.

Du 8 au 10 février, au Théâtre Diamant, à Québec

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Luc Boulanger, La Presse

Rétrospective – Lara Kramer

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Lara Kramer fait l’objet d’une rétrospective chez Espace Libre.

L’artiste multidisciplinaire anishinaabe d’origine mixte oji-cri et colon Lara Kramer fait l’objet d’une rétrospective chez Espace Libre, l’occasion de voir ou de revoir deux œuvres marquantes et percutantes du répertoire de celle dont le processus créatif s’intéresse aux répercussions générationnelles des pensionnats pour Autochtones et appelle à la résistance. Windigo, d’abord, se déploie dans un univers postapocalyptique, acte de résistance devant la violation des terres et cultures autochtones, et remise en question du récit colonial canadien. Dans Them Voices, un solo-performance de Lara Kramer, le corps devient ce vecteur artistique où convergent histoires passées et futures et où se manifestent les générations d’hier et de demain.

Du 8 au 10 février (Windigo : 8 et 10 février, Them Voices : 9 et 10 février), à Espace Libre

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Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Littérature du corps

PHOTO SASHA ONYSHCHENKO, FOURNIE PAR DANSE DANSE

Littérature du corps, un programme double signé Margie Gillis

L’œuvre de Margie Gillis continue de vivre à travers la Fondation de danse Margie Gillis. Pour souligner un demi-siècle de création et de danse, la soliste et humaniste engagée amorce une nouvelle ère, en transmettant son répertoire à d’autres artistes. Le tout est présenté par Danse Danse dans un programme double réunissant 16 interprètes : dans un premier temps, une chorégraphie inspirée par la dure réalité des réfugiés climatiques ; puis la deuxième partie propose une immersion dans l’univers de Molly Bloom, personnage indomptable du roman Ulysse, de James Joyce.

Les 9 et 10 février, au Théâtre Maisonneuve

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Iris Gagnon-Paradis, La Presse