La Tohu accueille des vacanciers particuliers pour les Fêtes, des campeurs gaffeurs et attachants, acrobatiques à leurs heures, pour un spectacle en rythme et en musique, gentiment emballé dans la bonne humeur.

Dur de ne pas sortir de Camping avec le sourire. Après plus de 300 représentations en Europe et à travers la province, la douzaine d’acrobates du Théâtre à Tempo de Québec, de passage à Montréal jusqu’à la fin de l’année, fera assurément le bonheur des petits (et de leurs parents !). Il faut dire que le rythme soutenu, les clowneries qui se multiplient, et la musique entraînante, sur scène, par-dessus le marché, y sont pour beaucoup. Malgré quelques petites longueurs, on ne voit pas vraiment le temps passer. Parents de jeunes enfants, sachez tout de même que le spectacle s’étire sur deux heures (entracte de vingt minutes inclus).

Disons-le d’emblée, nous ne sommes pas ici pour les prouesses techniques, même s’il y en aura, ici et là. Camping, mis en scène par Geneviève Kérouac, est d’abord et avant tout un spectacle familial. On rit (et on applaudit) plus qu’on ne retient son souffle. Alors, enfilez votre cœur d’enfant et ne boudez pas votre plaisir. Parce que plaisir il y aura.

Déjà, le décor donne le ton. Deux roulottes d’une autre époque et une tente rétro trônent à l’arrière de la scène. Ici, une table de pique-nique. Là, des chaises pliantes. Au loin, une corde à linge. Ce camping coloré est en prime composé de toutes sortes de joyeux personnages, qui entrent sur scène et en sortent à tour de rôle et à répétition : un petit vieux et son accordéon, un livreur de colis à vélo, une jeune voyageuse, un couple à la passion houleuse, un veuf solitaire, une petite vieille et sa canne (pleine de joyeuses surprises !), entre autres.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Le camping coloré mis en scène par Geneviève Kérouac est composé de toutes sortes de joyeux personnages.

Du réveil du premier campeur au soir autour d’un bar, s’enchaîneront une série de courts numéros : équilibres sur chaises de camping, duo de danse acrobatique (duo qui reviendra plusieurs fois, à plusieurs sauces et autant de rythmes), puis quelques postures sur un vélo.

C’est ici qu’on entendra les premiers « oh » et « hippelaye ! » dans la salle, dans une bonne humeur qui ne nous lâchera pas. On aura même droit à un tableau senti d’« air tennis », beaucoup de jonglerie, quoique bien répartie (avec des balles ici, des raquettes de badminton là), et une poignée de numéros de cirque plus classiques. Sans oublier toutes sortes de clins d’œil clownesques, au plus grand plaisir du jeune public.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Le numéro de sangles offre un moment d’émotion pure.

Mention spéciale au numéro de sangles, un des rares moments d’émotion pure (lire : sans fou rire), court, mais puissant. Coup de cœur également pour la roue Cyr, ingénieusement camouflée, qu’on aurait aimé voir plus longtemps, il faut bien le dire.

En groupe !

D’ailleurs, au-delà des solos, ce sont résolument les numéros de groupe qui volent ici la vedette. Et là aussi, on en aurait pris davantage. Quand ils ne jouent pas ensemble de la musique (avec un accordéon, on l’a dit, mais aussi une guitare, un clavier, une flûte traversière et des instruments moins classiques comme une grille de BBQ ou pourquoi pas une valise !), ces joyeux campeurs sont particulièrement convaincants dans leurs tableaux de groupe acrobatiques.

PHOTO FLORIAN LEROY, COLLABORATION SPÉCIALE

Camping fait la part belle aux clowneries.

Soulignons, en première partie, l’ingénieuse partie de ballon, un jeu inconnu au bataillon, mêlant postures animales, saute-mouton, karaté, et autres singeries. Et que dire du ralenti, exécuté sans la moindre hésitation, dans une sorte de danse aussi improbable que réussie.

Suivra plus tard, après l’entracte, tel un bouquet final, le « pool party », folle fête à laquelle tous les membres de notre troupe bigarrée participeront, prétexte à quantité de sauts et autres plongeons de haut calibre, à l’aide d’une bascule judicieusement métamorphosée en plongeoir. Nos campeurs excellent ici. Leur talent transparaît, leur créativité aussi, et leur complicité, par-dessus tout. Et c’est notre petite vieille, avec son ultime plongeon, qui arrachera les plus joyeux applaudissements. Chapeau.

Un mot pour finir sur la finale, justement, et cet habile salut, auquel participe même le porc-épic du camping (car il y a aussi un porc-épic, l’avions-nous dit ?), énième bon coup de ce fort joli spectacle.

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Camping

Camping

Théâtre à Tempo
Mise en scène de Geneviève Kérouac

La Tohu, Jusqu’au 31 décembre

7/10