Répétitifs, les spectacles de Noël ? À chacun sa particularité, plutôt. Dans Parapapam, installé à la salle Wilfrid-Pelletier ce week-end, les grandes voix de Patrick Bruel, Mario Pelchat, Vladimir Kornéev et de la cantatrice Marie-Josée Lord se marient à une soixantaine de choristes et une quarantaine de musiciens de l’Orchestre Filmharmonique de Montréal, dirigé par Francis Choinière, pour réinventer les airs traditionnels de cette période de l’année.

Fier des près de 9000 billets écoulés lors la première édition de Parapapam l’an dernier, le metteur en scène Guy Lévesque évoque justement le caractère symphonique de la production pour expliquer le faste et la singularité de celle-ci.

« Je trouve que le terme “majestueux” colle vraiment bien au spectacle, explique Guy Lévesque entre deux répétitions. C’est l’occasion d’entendre des chansons de Noël interprétées différemment, avec un vrai orchestre symphonique et des vedettes internationales. »

On a un beau décor, un super gros éclairage, on a mis le paquet dans le look. On revisite et on réarrange les affaires. C’est un show qui coûte vraiment cher. On ne voit pas ça souvent !

Guy Lévesque

Parapapam mise aussi sur les préférences personnelles de ses têtes d’affiche pour sortir des sentiers mille fois battus, en proposant solos et rencontres créatrices de flammèches, en français et en anglais. « Environ 75 % du matériel est en français », précise néanmoins Guy Lévesque.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Parapapam peut compter sur une impressionnante distribution : Francis Choinière (chef d’orchestre), Mario Pelchat, Marie-Josée Lord, Patrick Bruel et Vladimir Kornéev.

Alors que Patrick Bruel a lui-même demandé à s’approprier la populaire ritournelle de Mariah Carey, All I Want for Christmas Is You, Mario Pelchat tient à se réserver la précieuse Minuit, Chrétiens. Marie-Josée Lord partage avec Patrick Bruel les vers de The Prayer, popularisée par Céline Dion et Andrea Bocelli, et avec Vladimir Kornéev, ceux de Sainte Nuit. La fête doit se conclure sur une note d’espoir avec l’hymne Tout va changer, de Michel Fugain, et une enjouée 23 décembre entonnée à l’unisson par toute la troupe.

Une évidente complicité

Mario Pelchat n’est jamais difficile à convaincre lorsqu’on lui propose de chanter le temps des Fêtes, encore habité, à presque 60 ans, par les souvenirs de la chorale de l’église de son enfance de Dolbeau-Mistassini, où il était servant de messe. La nostalgie, s’attendrit-il, ne cesse de croître à mesure que ses êtres chers quittent notre monde.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Vladimir Kornéev

« C’était comme une famille, des liens forts se sont tissés. On commençait à répéter les chants de Noël à partir de septembre. D’année en année, cette fête me reconnecte à ces souvenirs. Chez nous, ma mère faisait le sapin le 1er décembre et le défaisait à mon anniversaire, le 1er février. »

Pour le vieux routier qu’est Patrick Bruel, l’exercice d’un collectif de Noël n’a rien de convenu : étonnamment, la légende française n’avait jamais fait de spectacle du genre avant d’entendre parler de Parapapam.

« Jamais fait, jamais vu, jamais entendu. Je ne connaissais pas le concept ! », argue celui qui n’avait jamais, non plus, travaillé avec Mario Pelchat. Tous deux producteurs de vins, les nouveaux amis se promettent bien de trinquer dans une dégustation de jus de leur vignoble respectif entre deux représentations.

C’est pour des rencontres, des moments forts comme ceux-là qu’on fait ce métier. On a vécu des moments incroyables en répétition. Marie-Josée [Lord] est une personne extraordinaire. Quand on se retrouve près du piano, j’ai l’impression d’être en face de quelqu’un et de voir son âme.

Patrick Bruel

Seul artiste participant du Parapapam de l’an dernier, Vladimir Kornéev s’émeut aussi du talent de ses camarades, honoré de fouler la scène à leurs côtés.

« C’est comme un rêve qui se réalise de travailler avec eux, et avec Marie-Josée Lord, qui a une voix tellement merveilleuse », s’enthousiasme le chanteur baryton et acteur géorgien.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Mario Pelchat et Patrick Bruel

Qualifiée « d’ange » par Mario Pelchat, dorlotée par ses trois comparses masculins, Marie-Josée Lord salue également la complicité qui s’est développée au sein du groupe.

« Il y a beaucoup de fous rires ! », glisse la respectée soprano, adepte de l’aspect « festif » de tels évènements.

Le spectacle Parapapam est présenté à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts jusqu’au dimanche 10 décembre.

Consultez la page du spectacle