Appelé en renfort pour prendre la place d’A$AP Rocky comme tête d’affiche de samedi à Osheaga, Future a bien fait son travail. Sous des jets de feu et de fumée répétés, le rappeur originaire d’Atlanta a terminé en force la deuxième journée du festival.

« Montréal, ça fait un moment ! » Après être entré sur scène entre deux colonnes de feu tout en interprétant son couplet de Life’s Good, collaboration avec Drake, Future a tout fait pour faire sauter les visiteurs du parc Jean-Drapeau.

Vêtu d’une chemise rose, d’un chapeau abîmé et d’un collier de diamants, le rappeur de 38 ans a interagi à plusieurs reprises avec les festivaliers. « This is the type of crowd that I fucking love ! », leur a-t-il entre autres lancé.

  • Future en concert, samedi

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    Future en concert, samedi

  • Future en concert, samedi

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    Future en concert, samedi

  • La foule s’est entassée devant la scène principale pour la prestation de Future.

    PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

    La foule s’est entassée devant la scène principale pour la prestation de Future.

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La tête d’affiche a interprété des morceaux de son nouvel album, I Never Liked You, mais n’a pas oublié ses pistes les plus populaires. À l’écoute de Mask Off, Relationship, Way 2 Sexy ou Bugatti, ses fans complétaient avec aisance les paroles lorsque la musique s’interrompait.

Juste avant lui, le chanteur Burna Boy a fait fredonner les spectateurs en chœur. Originaire du Nigeria, il a apporté une pointe d’exotisme en cette fraîche journée d’été. Pendant ce temps, le duo français Polo & Pan leur proposait un « voyage », pour reprendre ses mots, grâce à de la musique de style house aux pointes tropicales sur l’une des scènes secondaires. Le DJ Porter Robinson a conclu la soirée dans cette zone.

Dans un style complètement différent, le duo 100 gecs a transporté ses fans dans une autre dimension grâce à des effets visuels hypnotiques et des costumes déjantés, au coucher du soleil.

En fin d’après-midi, l’autrice-compositrice-interprète Mitski a envoûté les Montréalais grâce à un mélange de puissance et de douceur sur scène. Féline, elle conservait un air sérieux — et bougeait avec une sensualité assumée.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Mitski en concert, samedi

Le trio de rock alternatif torontois Monowhales, l’autrice-compositrice-interprète canado-marocaine Faouzia et le groupe pop rock américain LANY se sont succédé sur les deux scènes principales durant l’après-midi. La chanteuse suédoise Tove Lo et le groupe de rock Bleachers, du New Jersey, ont eux aussi donné des prestations.

« Depuis le début, l’ADN du festival, c’est de booker des affaires un peu différentes des autres », nous a dit le fondateur d’Osheaga, Nick Farkas, en entrevue cette semaine.

Les uns après les autres, ces artistes ont accueilli les flots de spectateurs qui s’installaient sur la grande colline, qui se tenaient près des kiosques de nourriture ou qui s’agglutinaient le plus près possible de la scène. L’ambiance de la journée est demeurée agréable de 14 h à 23 h, sans interruption.

Les artistes adorent le site. On est chanceux d’avoir le parc Jean-Drapeau : il n’y a rien comme ça à Toronto ou nulle part ailleurs.

Nick Farkas, fondateur d’Osheaga

« Je travaillais à La Ronde quand j’avais 15 ans, et c’est encore spécial chaque fois que je vais là », ajoute le fondateur du festival.

Parcours du combattant

Si cette première édition « retour à la normale » d’Osheaga se déroule très bien jusqu’à présent, c’est grâce au travail acharné de ses employés au cours des deux dernières années. Ces derniers ont notamment corrigé des inconvénients techniques du site et remanié la programmation à plusieurs reprises, tout en composant avec une augmentation « de pratiquement tous les prix » et une pénurie de main-d’œuvre contraignante.

Parmi les changements dont il est fier, Nick Farkas note le déplacement de certaines équipes techniques. « On a bougé les régies de son sur les côtés, à la scène principale, donc le milieu est dégagé, explique-t-il. Ça fait des années qu’on cherche un moyen de ne pas avoir une énorme régie qui bloque directement la vue des festivaliers. »

Pour nous, l’expérience des fans, c’est l’affaire la plus importante. On veut toujours trouver de meilleures manières de faire les choses.

Nick Farkas, fondateur d’Osheaga

Après le week-end du Grand Prix de Formule 1, celui d’Osheaga est le plus fructueux pour l’industrie du tourisme à Montréal, affirmait l’Association des hôtels du Grand Montréal à La Presse en juin. « Il y a beaucoup de personnes qui me le disent, ajoute M. Farkas. Si on est capables de contribuer à l’économie montréalaise, on est toujours contents. »

Les Foo Fighters, qui devaient ouvrir la journée de vendredi, vivent depuis mars le deuil de leur batteur Taylor Hawkins. Arcade Fire est venu en renfort. Et samedi, Future a remplacé A$AP Rocky, qui a des démêlés avec la justice. La seule qui ne s’est pas désistée, Dua Lipa, a déjà performé la semaine dernière au Centre Bell.

Pour 2023, la direction d’Osheaga dit qu’elle sera mieux préparée à contrer l’instabilité des artistes principaux. « Dans les 14 années précédentes, on a perdu une tête d’affiche une seule fois, se rappelle Nick Farkas. On est vraiment en mode adaptation désormais. »

Dua Lipa se chargera de clore les festivités ce dimanche soir. Machine Gun Kelly, Glass Animals, Idles et Girl in Red font aussi partie des têtes d’affiche de cette troisième et dernière journée.