La vague du retour à la normale des festivals continue de déferler sur l’île de Montréal, et elle vient d’engloutir Osheaga. Lors de la première journée de sa 15e édition, l’un des événements phares de l’été montréalais a rassemblé des gens souriants, enthousiastes et de bonne humeur.

« Je suis excité, soulagé et stressé. 33 % chaque », nous a confié Nick Farkas, fondateur d’Osheaga, à l’approche du grand retour de son bébé cette semaine. Plus besoin de s’inquiéter : l’événement est bien lancé.

Un peu avant 19 heures vendredi, il était déjà difficile de circuler, tant les différentes zones du parc Jean-Drapeau étaient bondées. À la tombée de la nuit, c’était devenu pratiquement impossible. Quelques dizaines de milliers de personnes, surtout des jeunes dans la vingtaine, profitaient des installations sur place — et des six différentes scènes à leur disposition.

C’est un panorama que les organisateurs d’Osheaga attendaient impatiemment de voir depuis trois ans, a affirmé Nick Farkas. Après une annulation en 2020 et une édition réduite l’an dernier, ce retour au format habituel lui donnait « hâte de voir la réaction de la foule et des artistes ».

Il va sans dire : lunettes de soleil, casquettes, brillants, camisoles, chemises colorées et autres habits estivaux étaient au rendez-vous. Tout ce qui caractérise un festival, finalement.

« Toutes nos équipes ont vraiment pensé le faire en 2020, et ensuite on pensait encore plus le faire en 2021, a-t-il avoué. On a finalement fait une plus petite version quand même le fun, mais ce n’était pas six scènes et 45 000 personnes. »

« C’était difficile de rester motivés pendant aussi longtemps, de tout le préparer le festival et de ne pas être capables de le présenter. Mais une chose est sûre, on a appris dans l’incertitude. »

Pendant l’après-midi et en début de soirée, des artistes de différents registres se sont relayés, au grand plaisir de la foule.

Malgré son retard, l’auteur-compositeur-interprète Dominic Fike a suscité une belle réaction lors de son arrivée. The Kid Laroi, du haut de ses 18 ans, a fait vibrer la métropole avec ses chansons à succès. Le maniement de foule lors de son interprétation de Stay, son succès numéro un, donnait des (bons) frissons.

Cet enthousiasme s’est transposé pour la performance de Charlie XCX, qui a particulièrement fait embarquer les spectateurs en chantant I Love It sur l’une des scènes principales. Un peu plus loin, le groupe australien Parcels a misé sur ses cheveux lisses, ses moustaches et ses guitares pour mettre de l’ambiance.

Au coucher du soleil, les rappeurs Big Sean, 6lack ont fait sauter les festivaliers, pendant que Les Louanges les faisait planer.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Les visiteurs Jake H., Maurice, Cassandra Tardif et Luca Kong, profitant du festival

Véritable village

L’attente était assez longue pour entrer sur le site, tellement que certains détenteurs de billets ont patienté jusqu’à deux heures. Ça ne les a pas empêchés d’afficher un sourire une fois à l’intérieur du festival.

« Ça fait du bien », « On peut découvrir des artistes », « Je voulais initier mes amis », « Je n’ai pas peur d’être moi-même ici »… le sourire aux lèvres, toutes les personnes consultées par La Presse passaient un bon moment.

En après-midi, quelques milliers de festivaliers sillonnaient déjà le site. Et au fil des heures, leur nombre grandissait constamment. Vente de nourriture, boutiques de vêtements, animation de jeux : le temps d’une fin de semaine, le parc Jean-Drapeau s’est transformé en véritable village.

On bâtit une ville pour Osheaga. On est comme la 12e ville en importance [en population] au Québec pendant ce week-end-là.

Nick Farkas

Une édition à capacité maximale d’Osheaga, c’est 45 000 personnes par jour. Cette barre n’a pas été atteinte cette année, avoue l’organisation. Mais les chiffres de fréquentations sont meilleurs qu’en 2019. C’est d’ailleurs la première fois depuis cette édition que la disposition physique du site était de retour à la normale.

D’un côté de la passerelle centrale du site, les performances principales se déroulaient au duo des scènes de la Rivière et de la Montagne. Les artistes électroniques se produisaient sur la scène de l’Île. De l’autre, on pouvait se rendre à la (plus intime) scène des Arbres, ou encore au nouveau duo des scènes Verte et de la Vallée.

« On pense que ça va super bien fonctionner. C’est un bon changement », soutenu le fondateur du festival.

Pour le reste d’Osheaga, qui se tient sur trois jours, Nick Farkas recommande entre autres d’aller voir le duo 100 Gecs, Sam Fender et le groupe Inhaler (dont fait partie le fils de Bono).

Samedi, c’est le rappeur américain Future qui est en tête d’affiche. Son spectacle sera précédé des prestations de Burna Boy, Khruangabin, Porter Robinson et Mitski. Dimanche, Machine Gun Kelly, Glass Animals, Idles et Girl in Red seront mis de l’avant. La populaire chanteuse Dua Lipa mettra fin aux festivités.