Des acrobates qui volent, de la musique qui élève : c’est ce que propose le spectacle Après la nuit, qui ouvrira le festival Montréal complètement cirque à compter du 5 juillet à la TOHU. Nous en avons eu un petit aperçu.

Au centre de la salle, sur une scène circulaire entourée de gradins, le groupe Chances joue Leave the Light On, une pièce électropop texturée et vibrante. Au-dessus d’eux, trois acrobates plongent dans le vide, de très, très haut, dans un impressionnant numéro de trapèze-bungee.

Quelques minutes plus tôt, c’était un duo aux sangles qui s’élançait des lustres géants et qui planait au-dessus des têtes des trois musiciens, qui nous ont raconté ensuite en entrevue qu’ils pouvaient sentir les mouvements d’air provoqués par les acrobates.

« C’est la première fois qu’on enchaîne trois numéros d’affilée. C’est difficile de ne pas tout le temps les regarder ! », lance la chanteuse et multi-instrumentiste Geneviève Toupin. « Ça fait plusieurs jours qu’on les regarde calculer, qu’on les entend dire : ça passe-tu ? OK cool, go ! », renchérit le batteur Vincent Carré.

« On est vraiment dans l’apprentissage de ce milieu-là », opine une autre membre du trio, Chloé Lacasse. La chanteuse et multi-instrumentiste est touchée par la force du nombre et la fougue qui se dégagent de ce spectacle, qui annonce une sorte de retour à la vie, ensemble. « On est émus, souvent. »

  • Benjamin Courtney, Angelica Bongiovonni et Antoine Boissereau s’exécutent au trapèze-bungee alors que les trois n’en avaient jamais fait auparavant.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Benjamin Courtney, Angelica Bongiovonni et Antoine Boissereau s’exécutent au trapèze-bungee alors que les trois n’en avaient jamais fait auparavant.

  • Angelica Bongiovonni au trapèze-bungee

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Angelica Bongiovonni au trapèze-bungee

  • Le numéro de sangle, avec Maxime Piché-Luneau et Caroline Huang

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Le numéro de sangle, avec Maxime Piché-Luneau et Caroline Huang

  • Pour Vincent Carré, Geneviève Toupin et Chloé Lacasse, du groupe Chances, ce spectacle est un véritable cadeau.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Pour Vincent Carré, Geneviève Toupin et Chloé Lacasse, du groupe Chances, ce spectacle est un véritable cadeau.

  • Il y a aussi des numéros de danse au sol, comme celui-ci qui met en vedette Zack Tang et Stacey Désiliers.

    PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

    Il y a aussi des numéros de danse au sol, comme celui-ci qui met en vedette Zack Tang et Stacey Désiliers.

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« Oui, les acrobates passent près des musiciens, mais moins près qu’ils en ont l’air. Il n’y a pas de vrai risque », dit en souriant le metteur en scène Benoit Landry, qu’on a rencontré entre deux enchaînements mercredi.

C’est en 2019, bien avant la pandémie, que celui qui a fait la mise en scène de Serge Fiori, seul ensemble du Cirque Eloize a reçu la commande de créer un spectacle sur mesure pour la TOHU. Une salle, précise-t-il, qui est rarement utilisée dans toute sa capacité puisque les spectacles qui y sont présentés sont souvent des spectacles de tournée.

Je me suis demandé ce qu’on pouvait faire à la TOHU qu’on ne pouvait pas faire ailleurs : asseoir les spectateurs à 360 degrés autour d’une scène centrale, utiliser la pleine hauteur jusqu’à 65 pieds, rentrer et sortir par le plafond, n’importe où.

Benoit Landry, metteur en scène d’Après la nuit

Bref, M. Landry a décidé de profiter de toutes les possibilités qui s’offraient à lui en créant un spectacle en grande partie aérien. « Je me suis gâté. » Pour ce faire, il a embauché la crème des acrobates qui, grâce à la pandémie, étaient disponibles pendant une longue période.

« On a eu le luxe de pouvoir créer beaucoup de matériel original et de numéros de groupe, parce qu’on a eu du temps. »

Un rêve récurrent collectif

Benoit Landry a souvent fait ce rêve récurrent qu’il volait. « Ce rêve, il me manque. Et je sais que plein de gens l’ont déjà fait, et c’est toujours leur préféré. » C’est en se souvenant de cette sensation qu’il avait au réveil, « après avoir volé toute la nuit », qu’est née la trame de ce spectacle.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Benoit Landry, metteur en scène d’Après la nuit

On ne sait pas ce que les gens ont fait pendant la nuit, et le matin on se retrouve. Ça fait un peu référence à ce qu’on porte de secret et qui ne s’explique pas.

Benoit Landry, metteur en scène d’Après la nuit

Celui qui a surtout fait des mises en scène de théâtre aime la démesure du cirque, mais aussi son côté sensoriel. Après la nuit ne raconte pas une histoire, mais transmet plutôt une série d’atmosphères et d’émotions brutes.

Il y aura aussi de la danse et, bien sûr, beaucoup de musique dans ce spectacle qui s’articule autour de celle du groupe Chances, choisi pour son écriture fine et sa musique évocatrice et théâtrale « qui nous transporte ».

« On n’est pas dans le folk ou dans la chanson. Il y a quelque chose de parfois épique, qui parle à l’âme, qui vient nous chercher. »

C’est d’ailleurs son objectif : donner de l’air aux spectateurs plutôt que de les « plomber ».

« Oui, on a besoin de réalisme, de luttes, d’engagement. Mais on a aussi besoin de poésie. C’est un geste fort, dans le climat qui règne, de se donner le mandat d’élever, de s’acharner à rester lumineux. Je ne sais pas si c’est ce que les gens vont recevoir, mais c’est ça le moteur. »

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