Après le lancement des albums Intertwine et Billy Ave. en pleine pandémie, Alicia Moffet pourra enfin défendre sur scène sa pop ficelée de puissants accents soul. L’été de la jeune autrice-compositrice-interprète de 23 ans est d’ailleurs plus musical que jamais ; elle travaille déjà sur du nouveau matériel, en français par-dessus le marché ! Entretien.

Q. À quel point es-tu heureuse de pouvoir enfin présenter tes chansons sur scène ?

R. En ce moment, je suis en train de travailler sur le texte du show, je suis vraiment dedans ! J’étais justement rendue à écrire à quel point je suis contente. Je n’ai jamais eu la chance de présenter mon propre show, c’est spécial d’enfin goûter à ça, parce que ce n’est tellement pas la même chose de faire son propre spectacle.

Q. Ton spectacle de Montréal en lumière, qui devait avoir lieu en février dernier, a été reporté au 30 juin, dans le cadre du Festival international de jazz (FIJM). Comment te sens-tu ? Est-ce que ça ajoute à la pression de jouer au FIJM ? Ce n’est tout de même pas banal…

R. La vie fait bien les choses au fond, parce que j’étais tellement stressée que le show ait lieu à moitié de sa capacité l’hiver dernier. Je suis juste contente de jouer au Festival de jazz, et ça m’a donné plusieurs mois de plus pour me préparer. C’est un festival qui a beaucoup de reconnaissance, et je joue pendant la soirée d’ouverture, juste ça, c’est complètement fou. Mais j’essaie de ne pas trop y penser, juste le fait que c’est mon premier MTelus est stressant !

Q. Tu es un exemple d’artiste qui a su gérer sa carrière de façon exemplaire. Comment as-tu choisi tes musiciens, et comment les répétitions se sont-elles passées ?

R. On commence à peine les répétitions, en fait. Mais j’ai choisi mon band moi-même, de la même façon que je gère mes affaires moi-même. Mais ça n’a pas été trop difficile, j’ai choisi des gens avec qui j’ai joué dans le passé, c’est important pour moi d’avoir une connexion avec eux. Honnêtement, ce serait un stress de plus de jouer avec des musiciens que je ne connais pas. Le pianiste Gabriel Thibault et le bassiste Maxime Lévesque sont même des amis avec qui je suis allée à l’école secondaire, à Vaudreuil !

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Alicia Moffet

Q. La conciliation famille-musique est-elle plus difficile à l’approche de la tournée estivale ?

R. Je suis en train de réapprendre à gérer ma conciliation travail-famille, parce que je viens de me séparer. Alors je ne pense pas que ça m’ébranle tant que ça de faire des spectacles, je vais y aller avec le flow. Mais j’ai aussi fait le choix de ne pas trop faire de shows. Je suis quand même pointilleuse. On a une stratégie : cette année, on se concentre sur les festivals, on va faire des salles au début de l’an prochain et faire des festivals que l’on n’aura pas la chance de faire l’été suivant.

Q. Tu sembles moins active sur les réseaux sociaux, que tu as su utiliser avec une redoutable efficacité. Est-ce que la musique te force à consacrer moins de temps aux réseaux ?

R. J’ai changé ma relation avec les réseaux sociaux, j’ai changé mon approche, je parle moins de tout ce qui se passe dans ma vie. C’est venu par choix, mais aussi un peu naturellement, certainement en partie parce que je me concentre davantage sur ma carrière musicale. Aussi, mes fans ont vieilli avec moi ; on pense que j’attire les adolescentes de 12-13 ans, mais j’ai davantage un public qui est plus âgé de 18 à 35 ans, parce que je suis maman, entre autres. Les gens comprennent que j’affiche moins ma vie qu’avant.

Q. Tu travailles donc à fond sur ta musique. As-tu d’autres chansons en chantier, justement ?

R. Je suis tout le temps en train d’écrire ! Je suis d’ailleurs un peu influencée par de la musique française par les temps qui courent. Des artistes comme Stromae et Emma Peters m’ont fait redécouvrir la chanson francophone. C’est donc dans mes plans de faire des chansons en français.

Q. Est-ce que tu prévois en jouer quelques-unes en spectacle dès cet été ?

R. Tout dépend si les chansons sont terminées à temps... On ne sait jamais !

Alicia Moffet sera en spectacle à Québec à l’Imperial Bell (22 juin), à Montréal au MTelus (30 juin), à Trois-Rivières au FestiVoix (7 juillet) et à Saint-Jean-sur-Richelieu à l’International des montgolfières (20 août).