La nouvelle reine du Québec n’a pas déçu avec son premier « one drag show », Créature. Rien ne semble vouloir freiner la glorieuse ascension de Rita Baga dans le monde du showbiz.

Ça prenait bien une reine pour nous faire oublier 19 mois de pandémie. Jeudi soir à l’Olympia, lors de la première médiatique du « seule en scène » de Rita Baga, le public a réservé un accueil survolté à la nouvelle coqueluche des variétés. Et l’artiste a été à la hauteur de ses attentes.

Le spectacle était tant sur la scène que dans la salle, salle parsemée d’autres divines créatures du monde des drags ainsi que de nombreuses personnalités. Lorsque dans le segment disco, Rita Baga a entonné le refrain du tube de Dalida Laissez-moi danser, une onde libératrice a secoué le parterre de l’Olympia. On n’avait pas vu une telle énergie dans un lieu public, depuis… la fermeture des discothèques !

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Rita Baga, véritable Créature

Rita appelle la Terre

Le fil rouge de Créature, spectacle conçu et mis en scène par Jean-François Guevremont (vrai nom de Rita Baga), c’est l’histoire d’une extraterrestre qui débarque sur la Terre. Durant près de deux heures, celle-ci se téléportera d’une époque à l’autre. Pour mieux apprivoiser le genre humain. Mais, surtout, pour renouer avec les succès musicaux et les looks rétro, les années 1980, 1990, mais aussi la belle époque du jazz et du cabaret. Dans un feu roulant de numéros et de tenues extravagantes.

À mi-chemin entre le stand-up, le théâtre, le lip sync, le chant et la danse, Créature est aussi un croisement entre les variétés et la culture des club kids ; Rita Baga est née dans le Village, au Cabaret Mado. En bonne drag, l’artiste reste fidèle à ses premières influences et ne reniera jamais ses origines.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Rita Baga rendant hommage à Jean Guilda

D’ailleurs, parlant de pionnières, en ouverture dans le segment cabaret, Rita Baga rend un bel hommage au mythique Jean Guilda, avec la chanson L’objet (« ce petit objet-là, qui s’allonge quand on y touche, vous le connaissez bien… la jarretière »).

La portion jazz du spectacle est celle où l’on constate le plus les qualités vocales de la drag queen. Rita ne se contente pas de faire du lip sync. Son interprétation de Cry Me a River (diction, gestuelle, livraison) pourrait épater les juges de La voix…

Lorsque Rita Baga incarne la Céline Dion des années 1980 (avec une synchro de Ne partez pas sans moi et Incognito), elle lui donne une bonne dose d’humour et de dérision. Il y a un peu de Marc Labrèche dans cette imitation. Elle enchaîne avec les années 1990, RuPaul et les reines de la pop (Cher, Madonna, Lady Gaga et autres Rihanna).

Tombée oblige, on a dû partir avant le segment de Rita Baga sur son idole, Adele. Mais déjà, l’artiste nous a convaincus que son spectacle était bien la réalisation d’un rêve de jeunesse. Celui d’un jeune homme qui s’est toujours senti spécial, différent, une drôle de bibitte. Mais qui, avec le temps et le talent, a su gagner le cœur d’un public de 7 à 77 ans. Go girl !

Créature s’arrêtera à la salle Albert-Rousseau, à Québec, les 25 et 26 octobre. Le spectacle reviendra à l’Olympia le 4 février, et sera en tournée partout au Québec dans les prochains mois.

Consultez le site de Rita Baga pour les dates de ses spectacles