Des concerts gratuits présentés sur deux scènes et étalés sur cinq jours, avec des musiciens et des spectateurs en chair et en os, voilà la formule adoptée par le Festival international de jazz de Montréal, qui dévoilera ce mardi une partie de la programmation de sa 41édition. Daniel Lanois, François Bourassa, Ranee Lee et Steve Hill figurent parmi les artistes invités à se produire sur la place des Festivals du 15 au 19 septembre.

Ce n’est pas un retour à la normale pour cet évènement au menu habituellement gargantuesque, mais c’est un premier pas après l’annulation forcée de son édition 2020, pour cause de pandémie. Le déplacement du FIJM à l’automne était le scénario privilégié depuis que l’organisation a décidé, dès février, de reporter sa présentation estivale.

« On a pris ce pari-là parce qu’on voyait que l’été s’annonçait difficile et on se disait que plus on retardait [le festival], plus on aurait de chances de faire de vrais évènements avec du vrai monde sur de vraies scènes », explique Laurent Saulnier, vice-président, programmation, au FIJM.

En bâtissant le programme, son équipe et lui avaient le souci de ratisser le plus large possible pour offrir un condensé de ce qu’est le FIJM, c’est-à-dire un vaste panorama de la création musicale qui met l’accent sur le jazz, le blues et tous les styles de musique associés de près ou parfois de très loin à ces racines. Bref, il y aura un peu de tout.

Une première

Le nom qui ressort d’emblée de la liste dévoilée mardi est bien sûr celui de Daniel Lanois, qu’on a vu régulièrement au FIJM depuis le début des années 2000, lorsqu’il a publié son album Shine et véritablement repris le fil d’une carrière solo amorcée au tournant des années 1990 avec Acadie et For the Beauty of Wynona.

Ce qui est formidable, c’est que c’est la première fois que Daniel Lanois va jouer gratuitement au Festival. Déjà, on a là quelque chose de particulier.

Laurent Saulnier, vice-président, programmation, du FIJM

Le songwriter et réalisateur a monté un groupe et créé un spectacle dans la foulée de l’invitation du FIJM. « Il ne fera que très peu de dates, ce sera quelque chose de quasi unique. »

Le concert de Daniel Lanois, qui devrait se produire avec un groupe de trois ou quatre musiciens dont la composition est inconnue à l’heure actuelle, ne va pas tourner seulement autour des morceaux de son plus récent album, Heavy Sun. « On nous a laissé entendre qu’il va beaucoup piger dans son vieux répertoire », dit le vice-président à la programmation du FIJM.

Invités de marque

PHOTO PASCAL RATTHÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Steve Hill

Ce 41Festival de jazz sera aussi l’occasion d’entendre le pianiste François Bourassa, qui souligne les 25 ans de son quartet au sein duquel on retrouve ses complices de très longue date André Leroux (saxophone) et Guy Boisvert (contrebasse), ainsi que le batteur Guillaume Pilote. On présume qu’il présentera les pièces de son plus récent disque, L’impact du silence, publié en avril.

On pourra aussi renouer avec l’as guitariste Steve Hill, qu’on a peu vu ces dernières années, alors qu’il promenait un spectacle solo un peu partout, notamment en Europe. « Là, c’est un nouveau projet : Steve Hill jouera avec une section de cuivres, précise Laurent Saulnier. C’est la première fois qu’il va présenter ça à Montréal. »

L’énergie de Steve Hill, on le sait, c’est vraiment quelque chose, avec les cuivres ça va ajouter la bonne couleur et le punch qu’il faut.

Laurent Saulnier

Le vice-président à la programmation du FIJM invite par ailleurs les mélomanes à découvrir Charlotte Day Wilson, une chanteuse de Toronto qui donne dans le néo soul et le R & B. « Il y a une teinte de jazz dans son phrasé aussi, dit-il. Son premier album est sorti il y a trois semaines et il est très bien. Cette fille risque de devenir une référence. »

Ranee Lee, la « queen » du jazz montréalais, le trio MISC, mené par Jérôme Beaulieu, et les chanteuses folk Beyries et Basia Bulat font aussi partie de la programmation. Le reste des invités, dont plusieurs têtes d’affiche, semble-t-il, sera dévoilé le 31 août, au moment de la publication de la grille-horaire. C’est aussi à ce moment que les modalités d’accès aux concerts seront clarifiées.

Questions en suspens

Sur ce plan, beaucoup de questions restent en suspens, notamment en ce qui a trait à l’établissement d’un passeport vaccinal. « Ça risque de changer la donne. Dans quel sens ? Personne ne le sait, dit Laurent Saulnier. On attend des nouvelles du ministère de la Santé. » Jusqu’à preuve du contraire, les évènements seront présentés devant des foules réduites.

Les concerts présentés lors de ce FIJM écourté seront aussi rediffusés en direct sur le site du Festival international de jazz de Montréal. Et seulement en direct. « Si tu ne le regardes pas live, tu ne le reverras plus jamais, prévient le vice-président à la programmation du FIJM. Il y a bien des gens qui diffusent ça live et laissent ça sur l’internet indéfiniment. Nous, on ne voulait pas ça. »

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