Si la COVID-19 a mis K.-O. à peu près toutes les compagnies phares de cirque contemporain, elle a permis à des artistes de cirque de se faire valoir individuellement. Voici un aperçu de quelques activités automnales de la scène circassienne.

Battements de cirque

Anouk Vallée-Charest a conçu ce spectacle ce printemps, pendant le confinement, dans la cour extérieure de son chum, à Montréal-Nord. Non seulement y a-t-elle créé un numéro de cerceau aérien, mais en plus, elle a invité ses amis à se produire eux aussi et à faire leurs numéros en plein air. On a ainsi pu voir l’équilibriste d’expérience Marie-Ève Dicaire, le jongleur Santiago Rivera et le jeune spécialiste de fil mou Antino Tisson. Tout ceci a été diffusé à deux reprises sur la plateforme Zoom, pandémie oblige. La TOHU a décidé d’inviter Anouk et sa bande à se produire « en vrai » sous son chapiteau planté juste à l’extérieur de son bâtiment. Un premier spectacle a déjà eu lieu samedi dernier. Deux autres ont été programmés le week-end prochain (les 19 et 20 septembre à 14 h). On retrouvera l’artiste aérienne entourée de Marie-Ève Dicaire, de la contorsionniste et spécialiste des sangles Angela McIlroy-Wager et de Ryunosuke Yamazumi au mât chinois et jonglerie-ballon.

And The Lemons

PHOTO FOURNIE PAR LE QUARTIER DES SPECTACLES

Les artistes de cirque Jimmy Gonzalez et Erika Nguyen ont créé un spectacle déambulatoire qui mêle danse et manipulation d’objets.

L’acrobate, danseur et jongleur Jimmy Gonzalez présente sa nouvelle création And The Lemons avec sa compagne Erika Nguyen les 27 et 28 septembre. Un parcours performatif qui mêle danse et manipulation d’objets. Le couple entamera le parcours rue Saint-Denis, dans le Quartier latin, aux alentours de 16 h 30, avant de mettre le cap sur le Village, rue Sainte-Catherine. Durant ce même week-end, toujours à l’extérieur, le quatuor Stomp présentera (le 27 septembre) un déambulatoire baptisé Stacké, qui mêlera avec humour acrobatie sur chaise et jonglerie. Ça commence en début d’après-midi, aux alentours de 13 h, rue Sainte-Catherine, dans le Quartier des spectacles. Et puis ça bouge. Rue Saint-Denis, le Village, etc. D’ici la fin du mois, on risque de revoir la spécialiste de roue Cyr Angelica Bongiovonni, qui a lancé cette série de performances extérieures.

Le baiser interdit

PHOTO ANDRÉ LAPOINTE, FOURNIE PAR CIRQUE INTIME

David Menes Rodriguez et Lysandre Murphy-Gauthier ont créé la compagnie Cirque Intime pour créer ce spectacle qui raconte leur initiation au monde du libertinage.

L’artiste de cirque d’origine espagnole David Menes Rodriguez a dû interrompre deux tournées avec la compagnie Finzi Pasca quand la pandémie s’est déclarée. De retour à Montréal, il a créé ce spectacle « osé » (pour adultes seulement) avec sa compagne Lysandre Murphy-Gauthier. Un souper-spectacle en trois tableaux créé sur mesure pour le Club L, qui sert aussi de « coming out » à ce couple d’artistes adepte de libertinage. Attention, il y a de la nudité, et même des attouchements assez intimes, mais les gestes ne sont jamais obscènes, et le couple ne manque pas d’humour. Il reste une représentation le 19 septembre, mais le Club L songe à en faire un spectacle « en résidence ». Avec leur compagnie Cirque H, David et Lysandre présenteront également des spectacles extérieurs dans des maisons pour aînés. Personnages clownesques, manipulation et musique sont au programme. Polyvalence est ici le mot-clé.

Le Monastère, toujours

PHOTO FOURNIE PAR LE MONASTÈRE

Valérie Doucet fait partie des nombreux artistes de cirque à s’être produits à l’extérieur de l’église St. Jax, au centre-ville.

Depuis le début du mois d’août, l’équipe du Monastère, qui organise depuis plus d’un an des cabarets de cirque à l’église anglicane St. Jax, offre des performances extérieures dans le jardin de l’église, au coin des rues Sainte-Catherine Ouest et Bishop, au centre-ville. L’espace en question, baptisé TULIP, a été aménagé par le Quartier des spectacles dans le cadre de ses « terrasses créatives ». On peut y voir toutes les semaines, du jeudi au samedi, jusqu’au 3 octobre, des performances d’artistes de cirque. Au total, plus de 150 artistes s’y seront produits au cours des dernières semaines, un tour de force dans les circonstances. Le Monastère, tenu à bout de bras par les artistes de cirque Guillaume Blais et Rosalie Beauchamp, espère reprendre ses cabarets de cirque à l’intérieur de l’église après le 3 octobre, mais aucune date de reprise n’a encore été confirmée.