Marionnettes, danse, théâtre et lectures au menu.

En vedette : fabuleux Noël !

Le maître marionnettiste Ronnie Burkett est de retour à Montréal avec son castelet et ses merveilleux personnages de fil et de papier. Le créateur présente Little Dickens au Centaur, une (très) libre adaptation, pour adultes, des Contes de Noël de Charles Dickens. 

Avec un talent et une énergie immenses, l’artiste originaire de l’Alberta transporte ce classique des Fêtes dans les coulisses du Daisy Theatre. Ici, le radin Scrooge devient une diva décatie, Esmé Massengill, une sorte de croisement de Gloria Swanson et Carol Burnett ; le petit Tim devient Schitzel ; et les fantômes des Noëls (passés, présents et futurs) sont des marionnettes à la langue fourchue. 

Seul interprète sur scène, Burkett manipule ses petites créatures et joue avec elles. Il improvise et fait parfois appel au public. Son spectacle propose un univers unique, dans lequel la marionnette est au service de l’imagination débridée de l’auteur (une marionnette exécute d’emblée un « striptease » !), de son humour camp et gay. Sa folie créatrice est contagieuse et le public en redemande ! Vendredi, soir de première, ce puppet show avait par moments des allures de concert rock !

Little Dickensau Centaur Theatre, jusqu’au 21 décembre 

Danse : Clara Furey, deux fois

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Clara Furey est à l’honneur non pas une, mais deux fois au cours des deux prochaines semaines sur les scènes montréalaises.

Deux occasions de voir ou de revoir des œuvres de la toujours pertinente Clara Furey se présentent aux Montréalais cet automne. D’abord, l’hypnotique Rather a Ditch fait écho à l’œuvre musicale Different Trains de Steve Reich et invite à plonger dans « le quatrième sous-sol de la conscience », comme nous l’avait affirmé la créatrice en entrevue en mai dernier, à l’occasion du Festival TransAmériques (FTA). Sur scène, Céline Bonnier dialogue avec un mur noir de papier recyclé, création de l’artiste visuelle Caroline Monnet, qui devient presque vivant sous nos yeux grâce aux éclairages de Karine Gauthier. Une danse existentielle abstraite, qui induit un état méditatif ou même hypnotique chez le spectateur.

D’abord présenté à l’invitation de Danse Danse, le spectacle Cosmic Love a beaucoup tourné à l’international depuis sa création et revient à Montréal pour la première fois. Pour sa toute première création de groupe, Furey rassemble sur scène sept interprètes et transpose de façon poétique et intuitive ses questionnements sur les phénomènes physiques et l’invisible qui nous unit tous.

Rather a Ditchà La Chapelle, du 27 au 29 novembre, et Cosmic Love, à l’Usine C, les 3 et 4 décembre

En reprise : Gravel solo

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Frédérick Gravel présente Fear and Greed à l'Usine C.

On le connaît surtout pour ses pièces de groupe aux accents rock, alors que la musique live occupe une place prépondérante dans son univers créatif. Le chorégraphe et danseur Frédérick Gravel s’est en quelque sorte lancé dans le vide avec ce projet solo, son premier, présenté lors de la dernière édition du FTA. Ceux qui l’ont manqué peuvent revoir l’interprète à l’énergie explosive dans ce concert chorégraphique où il n’est pas tout à fait seul, le groupe des Bastards l’accompagnant en arrière-scène de sa musique pulsée et emportée. Gravel y met en scène son alter ego, en quelque sorte, aux prises avec une crise existentielle. À travers une série de tableaux où l’ironie n’est jamais loin, mais qui frappent aussi fort dans le mur de nos certitudes, il poursuit une quête de sens, peut-être vouée à l’échec, mais néanmoins viscéralement nécessaire. Électrique.

Fear and Greed, à l’Usine C, les 28 et 29 novembre

Danse : l’éternel recommencement

PHOTO DAVID RAYMOND, FOURNIE PAR OUT INNERSPACE DANCE THEATRE

L’Out Innerspace Dance Theatre
 présente Bygones à l’Agora de la danse.

La troupe de Vancouver Out Innerspace Dance Theatre est de passage à Montréal pour présenter sa nouvelle création, Bygones, coproduction de l’Agora de la danse, de La Rotonde et de Dance Victoria. La troupe, évoluant dans un espace-limbes, brouille les frontières et défie la logique dans une création qui convie illusions théâtrales et marionnettes et qui se déploie dans ce moment d’oscillation entre le devenir et l’auparavant, opérant une transformation libératrice. Très intrigant.

Bygones, à l’Agora de la danse, du 27 au 30 novembre

En reprise : Alexandre se meurt…

PHOTO YANICK MACDONALD, FOURNIE PAR LE QUAT’SOUS

Emmanuel Schwartz incarne Alexandre le Grand dans Le tigre bleu de l’Euphrate, présenté au Quat’Sous.

Le Théâtre de Quat’Sous reprend pour neuf soirs seulement un des spectacles phares de la saison 2017-2018 : Le tigre bleu de l’Euphrate. Le texte de Laurent Gaudé, qui s’attarde sur les derniers moments d’Alexandre le Grand, est porté avec souffle et intensité par Emmanuel Schwartz. Seul sur scène, ce dernier livre un monologue fiévreux où il est question de haine et d’amitié, de mort et d’humanité. La mise en scène de Denis Marleau fait la part belle aux vidéos de la conceptrice Stéphanie Jasmin. Un très beau moment de théâtre…

Le tigre bleu de l’Euphrate, au Théâtre de Quat’Sous, 
du 29 novembre au 11 décembre

Festival du Jamais Lu : nouveaux textes, à Québec 

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Les autrices Carolanne Foucher et Laura Amar entourent Marianne Marceau, directrice artistique du 9e festival du Jamais Lu Québec, et Marcelle Dubois, directrice artistique et générale de Jamais Lu.

Le Théâtre Périscope accueille, du 28 au 30 novembre, les événements du neuvième festival du Jamais Lu Québec. Pour l’occasion, les lectures théâtrales s’articuleront autour d’un thème commun : la disparition (des espèces, de la langue, des cultures minoritaires…). Les mots de 16 auteurs et autrices – dont Isabelle Hubert, Simon Lepage, Carolanne Foucher et Jean-Philippe Baril-Guérard – seront portés sur scène par 45 artistes professionnels. 

Consultez le site du festival : http://www.jamaislu.com/