Claudel Doucet et Cooper Lee Smith: la recherche de l’intime

Claudel Doucet et Cooper Lee Smith se produiront pour les 10 prochains jours dans un appartement du Mile End. Une performance destinée à une douzaine de spectateurs à la fois, dans laquelle les deux artistes de cirque exploreront le thème de l’intimité.

Le cirque à grand déploiement, Claudel Doucet connaît. L’artiste de cirque a fait partie de la distribution de Dralion, du Cirque du Soleil. On l’a aussi vue dans A Muse des 7 doigts. Il y a quelques années, avec sa cousine Valérie Doucet, elle a cofondé la Compagnie du Poivre rose, avec laquelle elle s’est produite un peu partout en Europe.

Mais l’an dernier, après avoir multiplié ces performances acrobatiques dans des théâtres et des chapiteaux, elle a eu envie d’explorer le thème de l’intimité. « J’avais envie de décroissance », précise-t-elle.

L’artiste de cirque a rencontré Cooper Lee Smith il y a trois ans. Elle donnait un atelier de création à l’École nationale de cirque de Montréal ; Cooper était un élève. « J’ai tout de suite eu un coup de foudre artistique pour Cooper, nous dit-elle. Il a une présence très tragique, entre la force et la douceur. »

Ce projet de spectacle est né du fantasme de produire un spectacle dans un salon. Claudel a vite fait appel au dramaturge Félix-Antoine Boutin et, à sa grande surprise, son projet a reçu un accueil enthousiaste de partenaires comme Montréal complètement cirque, CINARS, la Grainerie de Toulouse ou le Teatro Circo Price de Madrid.

Ce soutien a permis aux deux artistes de poursuivre leurs recherches et de faire des résidences d’artistes, notamment en France et en Nouvelle-Zélande.

L’idée de départ

« Ce qui m’a animée dès le départ, nous dit Claudel Doucet, c’est un questionnement existentiel : qu’est-ce qui se passe quand deux êtres se rencontrent ? Qu’est-ce qui fait que deux existences très poreuses s’attirent ? C’est quoi, ce rapport-là ? À partir de quelques données, on se rapproche, on se sent compris, ou on s’éloigne. »

Partant de là, les deux artistes ont créé un langage acrobatique interdisciplinaire. 

Malgré la proximité des spectateurs, il y a quand même un quatrième mur, nous assure Claudel Doucet. « Le but n’est pas d’entrer en relation directe avec eux ou de les inclure dans notre performance. Par contre, le spectateur est témoin de notre vulnérabilité et des risques émotifs qu’on prend ; dans ce sens-là, oui, il y a un côté immersif à Se prendre. »

Chaque soir sera donc une rencontre « vraie et fragile » avec ces deux artistes qui se promèneront d’une pièce à l’autre durant la « représentation » de 1 h 15 min, pour faire partager ces différents états, de la tendresse à l’incompréhension, de l’euphorie à la froideur. « Il y a un aspect vertigineux et intense dans cette volonté d’être accueilli par l’autre, mais de ne pas avoir l’impression d’être reçu », croit Claudel Doucet.

À la fin de la performance, Claudel et Cooper se permettent d’échanger avec les spectateurs.

« La beauté du projet, c’est qu’on a cette possibilité de discuter avec le public, ce qu’on ne fait à peu près pas dans le hall de la TOHU ou d’un théâtre, note Claudel. On peut leur offrir le thé et jaser, ça fait partie de cette expérience qui touche à l’intime et au sensible et c’est très beau, très précieux. »

Après la série montréalaise, le duo s’en ira en Espagne, à Saint John’s (Terre-Neuve), à Toulouse, à Madrid, à Mexico… Un carnet qui se remplit vite et qui indique sans doute que les spectateurs ont eux aussi envie d’intimité… et de décroissance.

Du 4 au 14 juillet dans un appartement (l’adresse sera révélée à l’achat des billets).

Consultez le site de Montréal complètement cirque