L'hiver s'annonce occupé pour les amateurs de danse montréalais, avec le passage de plusieurs chorégraphes internationaux et canadiens acclamés un peu partout sur le globe. Notre sélection de cinq spectacles à ne manquer sous aucun prétexte.

Chef-d'oeuvre visuel

En première canadienne, l'artiste grec Dimitris Papaioannou présente The Great Tamer à l'Usine C, la semaine prochaine.

Le chorégraphe, qui est aussi bédéiste, a notamment mis en scène les cérémonies d'ouverture et de fermeture des Jeux olympiques d'Athènes.

Sur une scène inclinée aux plaques amovibles s'ouvrant sur les entrailles de la Terre, l'oeuvre - qui a bouleversé le public lors de sa première au Festival d'Avignon en 2017 - offre des tableaux aux effets visuels forts et hypnotiques.

Une fable onirique aux accents cauchemardesques qui entrelace sur scène mythes anciens et modernes, vie et mort, dans ce qui s'annonce comme une des pièces les plus intrigantes et puissantes de la saison.

Du 24 au 27 janvier (supplémentaire le 23 janvier à 20 h), à l'Usine C.

L'autre

À chacun de ses passages à Montréal, Akram Khan sait non seulement nous éblouir, mais émouvoir, en plongeant au coeur de questionnements existentiels sur ce que c'est d'être humain, le tout dans des tableaux à l'esthétique visuelle à couper le souffle, conjuguant musique, histoire et danses traditionnelles métissées de gestuelles contemporaines.

Après l'incroyable Until the Lions en 2017, il revient à l'invitation de Danse Danse avec Xenos («étranger» en grec).

Ici, c'est la Première Guerre mondiale, à travers les rêves brisés d'un soldat de l'Inde coloniale, qui sert de trame de fond.

Et c'est Khan lui-même, au sommet de son art, qui est sur scène dans ce solo annoncé comme son chant du cygne comme danseur.

Du 13 au 16 février, au Théâtre Maisonneuve (Danse Danse).

Photo Nicol Vizioli, fournie par Danse Danse

Akram Khan est de retour à Montréal avec Xenos, un solo.

L'art de la communication

Le chorégraphe sino-canadien Wen Wei Wang a fait sa marque avec sa gestuelle ultra-fluide, ondulatoire, presque hypnotique, où il aime explorer le rapport à l'autre et la façon dont les êtres communiquent entre eux - lui qui est arrivé au Canada, à Vancouver, sans parler un mot d'anglais.

Avec Dialogue, une pièce pour cinq danseurs, il continue sur cette voie, évoquant à la fois les thèmes du contact humain, de la solitude, de la communication et de la langue.

Du 20 au 23 mars, à l'Édifice Wilder (Agora de la danse).

Photo Chris Randle, fournie par L'Agora de la danse

Dialogue, du chorégraphe sino-canadien Wen Wei Wang, explore la thématique de la communication.

Réinventer la danse-théâtre

Déjà mondialement acclamée pour son travail, la chorégraphe canadienne Crystal Pite s'engage un peu plus loin dans l'univers théâtral, qui l'a toujours fascinée, depuis qu'elle a commencé à travailler avec l'auteur canadien Jonathon Young.

Après le percutant Betroffenheit, présenté en clôture du FTA en 2017, le duo est de retour avec Revisor, toute nouvelle création qui sera présentée à Montréal peu après sa première mondiale, à Vancouver en février.

Leur style hybride réinvente carrément la danse-théâtre, où le corps et le visage des huit danseurs se meuvent au son de voix préenregistrées, dans une exploration assez fascinante du rapport entre corps et parole.

Après le deuil, le duo explore dans Revisor conflit et corruption dans une intrigue comique sur notre société et ses travers.

Du 3 au 6 avril, au Théâtre Maisonneuve (Danse Danse).

Photo Michael Slobodian, fournie par Danse Danse

Revisor, la plus récente création du duo Pite/Young, s'amène à Montréal en avril.

Ode au romantisme

Pour la première fois depuis 20 ans, les Grands Ballets canadiens s'attaquent au ballet romantique par excellence, Giselle.

Créé à l'Opéra de Paris en 1841, ce joyau du répertoire classique n'a cessé d'inspirer chorégraphes depuis, et on ne compte plus les versions de cette histoire de la jeune paysanne au coeur pur, Giselle, qui sera séduite, puis trompée, par Albrecht, un prince promis à une autre qui lui cache sa véritable identité.

Un ballet tragique sur l'amour absolu jusqu'à la folie et la mort, dont la compagnie proposera une adaptation fidèle à la tradition, sur la chorégraphie originale de Jules Perrot et de Jean Coralli, adaptée par le directeur artistique de la compagnie, Ivan Cavallari.

Avec l'Orchestre des Grands Ballets et la danseuse Yui Sugawara dans le rôle-titre.

Du 11 au 13 avril, à la salle Wilfrid-Pelletier.

Photo Sasha Onsychenko, fournie par les Grands Ballets Canadiens

Les Grands Ballets canadiens s'attaquent au ballet romantique par excellence, Giselle.