La danseuse tétraplégique France Geoffroy recevra samedi le prix Michael-J.-Fox, accompagné d'une bourse de 25 000 $, afin de saluer son travail pour la danse intégrée.

L'an dernier, le comédien Michael J. Fox avait reçu avec émotion le Prix de la réalisation artistique à Ottawa, lors d'une remise de Prix du Gouverneur général. Il avait remis la bourse de 25 000 $ au Conseil des arts du Canada, disant que l'organisme en ferait un meilleur usage que lui. «Cela vient de son désir de soutenir les arts», explique Joly-Anne Ricard, du Conseil des arts.

Un prix unique a ainsi été créé et il sera remis samedi à France Geoffroy, une des premières artistes handicapées qui ont pratiqué la danse intégrée au Québec. «Je trouve ça surréaliste! Peut-être qu'un jour, je vais serrer la main de Michael J. Fox!», a-t-elle dit. Tout comme l'acteur de Back to the Future, elle est une ardente militante pour les droits des personnes atteintes d'une maladie ou d'un handicap.

À l'âge de 17 ans, après un accident survenu à la suite d'un plongeon dans un lac, France Geoffroy est devenue tétraplégique. Malgré tout, elle a décidé de poursuivre son rêve de danser professionnellement. Elle a fondé sa compagnie, Corpuscule Danse, elle a dansé dans une dizaine de pièces, elle en a chorégraphié quelques-unes et elle enseigne également la danse intégrée.

«Ça revient aux grandes questions fondamentales: pourquoi une personne en situation de handicap ne pourrait-elle pas être un danseur? Un artiste? Et moi, c'est sûr qu'au début, je me suis sentie imposteur, mais maintenant, je vois que c'est bien ancré dans les moeurs.» 

La danseuse et professeure de 44 ans note que la diversité est dans l'air du temps. Elle cite en exemple les Grands Ballets canadiens et leur centre en art-thérapie. «Je sens aussi que les conseils des arts et les écoles s'ajustent et comprennent le bien-fondé de ces pratiques inclusives.»

En mai 2019 à l'Agora de la danse, elle présentera un des volets du projet Quadriptyque, qui réunit des danseurs avec et sans handicap. Elle croit que ce sera son dernier spectacle sur scène. Entre-temps, avec la bourse, elle espère créer une trilogie vidéodanse dans laquelle elle performera avec d'autres interprètes de sa compagnie.

Même si la danseuse prendra bientôt sa retraite, la militante continuera de concevoir des projets pour valoriser la danse intégrée au Canada.