Le chorégraphe israélien Ohad Naharin a répondu à l'appel de Danse Danse et présentera sur la scène du Théâtre Maisonneuve Hora, sa plus récente création avec la Batsheva Dance Company. Une pièce pour 11 danseurs que le chorégraphe dédie à sa mère pour son 80e anniversaire.

Si Hora a une signification différente dans plusieurs langues («heure» en espagnol, «trou» en suédois), elle désigne également une danse folklorique israélienne. Ce n'est pourtant dans aucune de ces références qu'Ohad Naharin a puisé son inspiration pour créer cette pièce. Bien au contraire.

«La pièce laisse entendre qu'on ne devrait pas laisser nos références influencer nos expériences. Je voulais créer une pièce qui vit par elle-même et non par ce qu'elle peut vous rappeler. C'est un peu comme se retrouver face à une personne qui vous rappelle quelqu'un. Vous ne regardez déjà plus vraiment cette personne. Cette pièce force à l'abandon. L'utilisation de musiques comme Prélude à l'après-midi d'un faune ou Clair de lune renvoie effectivement à des ballets célèbres, mais c'est un test: pouvez-vous vous laisser aller au-delà des références afin de vivre un moment significatif?» interroge le chorégraphe.

Une philosophie également appuyée par le choix de la trame sonore de Hora, une création de l'arrangeur japonais Isao Tomita, bien connu pour avoir passé de grandes oeuvres de la musique classique au synthétiseur dans les années 70, mais aussi des bandes-son comme Star Wars et 2001: l'odyssée de l'espace.

«Il transforme des classiques en quelque chose ayant sa propre expression, sa propre valeur et sa propre beauté. Et il le fait de manière ingénieuse. Ce travail appartient au même genre de code que j'utilise dans ma chorégraphie», dit Ohad Naharin.

Tel un chef d'orchestre, Ohad Naharin a d'abord créé en studio une partition unique pour chacun des 11 interprètes de la Batsheva Dance Company avant de les réunir. Tous vêtus de noir, ils danseront pendant une heure sur scène dans un décor épuré et quasi d'un vert fluorescent. «C'est très stérile comme univers. La manière dont le cerveau va traduire la composition, les mouvements et les danseurs est différente sur un fond vert lime et je trouve ça très intéressant», conclut Ohad Naharin.

Hora, du 1er au 3 mars au Théâtre Maisonneuve.