Le point de départ de Pow Wow, la nouvelle création de Dany Desjardins? L'envie folle de voir des danseuses de formation contemporaine, Isabelle Arcand, Geneviève Boulet, Claudine Hébert et Esther Rousseau-Morin, s'essayer au jack, le mouvement ondulatoire à la base de la danse house.

Des quatre, c'est Boulet qui possède le plus d'expérience de la danse urbaine puisqu'elle est membre de la compagnie Destin croisé, qui fusionne danses de rue et danse contemporaine. Rousseau-Morin y a aussi quelque peu touché. Pour Hébert et Arcand, c'est le baptême de feu.

Si Desjardins parvient à susciter une communion entre ces danseuses, il aura gagné son pari. «Je veux que le monde soit sur le même beat, qu'on jacke ensemble», lance le chorégraphe, qui fréquente souvent les soirées house et suit des cours de cette danse depuis quatre ans.

«La culture house véhicule de belles valeurs, poursuit le jeune homme. C'est un peu la nouvelle génération de hippies, en fait. Et puis cette danse n'est pas trop codifiée; on peut développer son propre style.»

De jack et de waacking

Pour accoutumer ses interprètes, Dany commence les répétitions pour Pow Wow avec une séance de jack. Et, plus tard, de waacking. De quoi? «C'est un autre style de danse urbaine que j'ai découverte il y a deux ans», explique Desjardins, qui est allé jusqu'à Vienne, en Autriche, suivre des cours avec Archie Burnett, danseur underground et sommité de cette danse née dans les boîtes de nuit des années 70.

«Quand on a commencé à travailler, quelle épreuve!», lance en riant Claudine Hébert. C'est le relâchement de la colonne vertébrale, nécessaire en jack pour que le «groove», comme elle dit, se répercute dans tout le corps, qui lui a donné du fil à retordre.

«Au bout de trois semaines de formation, le jack, le waacking, tout ça s'est tranquillement déposé dans nos corps et on s'est approprié ce qu'on a pu en retenir, explique Geneviève Boulet.L'univers des danses urbaines gagne à être mieux connu.»

Autre mot d'ordre pour Pow Wow: plaisir. Contrairement à bien des chorégraphes de générations antérieures, Dany Desjardins n'a pas particulièrement envie de fouiller les recoins sombres de ses tripes pour créer. «Je suis tanné de voir des shows arrache-coeur et arrache-tête, avoue-t-il. J'ai envie de donner un break au spectateur.»

Pow Wow, de Dany Desjardins. Jusqu'au 29 octobre au Théâtre La Chapelle