Dans le cadre du spectacle de BJM Danse qui débute jeudi à la salle Maisonneuve de la Place des Arts, Louis Robitaille, directeur artistique de BJM Danse, initiera les Montréalais à deux étoiles montantes de la danse.

Le public de la métropole pourra ainsi découvrir le travail de l'Espagnol Cayetano Soto et celui d'Annabelle Lopez Ochoa, chorégraphe pigiste originaire de la Belgique très prisée en ce moment, notamment par le Ballet du Grand Théâtre de Genève, le Ballet national de Marseille, le Pennsylvania Ballet et le Luna Negra Dance Theater de Chicago. S'ajoute au programme des BJM Rossini's Cards de l'Italien Mauro Bigonzetti, qui a déjà créé ici pour les Grands Ballets canadiens.

Zip Zap Zoom, imaginée par Annabelle Lopez Ochoa, s'inspire des jeux vidéo. «En 2003, j'avais créé de courtes séquences de trois minutes pour le Scapino Ballet qui s'appelaient Zip Zap Zoef et qui s'inspiraient des jeux électroniques de pinball avec lesquels je jouais à ce moment-là. Louis Robitaille a vu cette création et m'a demandé d'en faire une version longue pour BJM», explique Lopez Ochoa, jointe au téléphone à Seattle, où le Pacific Northwest Ballet lui a passé commande.

Or, les jeux vidéo ont considérablement évolué depuis 2003! «Je me suis lancée dans des recherches sur Second Life, sur la Wii... Je suis devenue accro à Hard Rain: une partie peut facilement durer deux mois! J'ai aussi regardé un documentaire troublant sur les gamers: il y a notamment ce garçon de 17 ans qui s'est suicidé après que ses parents lui eurent confisqué son jeu.»

La chorégraphe s'est cependant gardée de faire de Zip Zap Zoom une pièce sombre, car Robitaille lui avait demandé quelque chose de léger. «Normalement, mes créations sont plus cérébrales, mais ça ne me heurte pas du tout qu'on me demande d'être accessible, car je comprends les contraintes auxquelles fait face Louis Robitaille, notamment celle de trouver des créations qu'il pourra faire tourner pendant trois ou quatre ans.»

Danseurs avatars

En créant Zip Zap Zoom, Lopez Ochoa s'est amusée à peaufiner l'aspect des projections. «J'ai travaillé avec Javier Velazquez, vidéaste qui est aussi danseur avec le Scapino Ballet. Nous avons passé plus de temps sur ces projections que sur la danse! La vidéo est omniprésente: je voulais arriver à la surstimulation, à ce que les danseurs ne soient plus des danseurs, mais bien les avatars d'un jeu.»

Lopez Ochoa apprécie les danseurs de BJM Danse, qu'elle appelle affectueusement la «compagnie Benetton», en raison des personnalités si différentes de ses danseurs. Christina Bodie, interprète qui en est à sa quatrième saison avec BJM Danse, le lui rend bien : «J'ai aimé travailler avec Annabelle, souligne la danseuse originaire d'Edmonton, qui danse aussi dans Rossini's Cards de Mauro Bigonzetti. Elle crée une énergie positive dans le studio de répétition, mais elle sait ce qu'elle veut et ses demandes sont très claires - ce qui n'est pas toujours le cas avec les chorégraphes! Je danse trois duos et je sens qu'Annabelle a su repérer et exploiter mes forces.»

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BJM Danse Montréal, du 20 au 22 janvier, à la salle Maisonneuve de la Place des Arts. Info: 514-842-2112.