Certains ont salué chez Schechter ses mises en scène mêlant brillamment musique, enchaînements rapides et sentiments contradictoires, les successions de tableaux sur scène. Le chorégraphe, percussionniste et compositeur, né en Israël, s'est imposé en Angleterre, où il s'est installé, comme l'un des talents les plus prometteurs.

Schechter a créé Uprising en 2006, pour sept danseurs. «Au fond, Uprising est une pièce très simple», explique le chorégraphe, joint à Londres cette semaine. Tensions et agressions émergent de cette confrontation, inspirée par «la dynamique des relations entre les hommes», selon Schechter.

Un an plus tard, avec In your rooms, Hofesch Schechter amenait sur scène 11 danseurs (et danseuses), ainsi que des musiciens. «La présence des filles et de la musique live donne une atmosphère, un style et une énergie complètement différents», note Hofesch Schechter.

In your rooms est né d'une réflexion très simple. «Je voulais m'intéresser à la tension entre l'individu et le groupe. Là encore, c'est un sujet très simple, mais sur lequel on peut trouver plein d'informations. On peut mettre le groupe face à l'individu, voir comment l'individu fonctionne et comment le groupe réagit», dit-il.

Hofesch Schechter se démarque également par l'intégration de la musique dans sa démarche chorégraphique. «La musique a beaucoup d'influence sur mon travail de chorégraphe. La musique joue un rôle très fort sur l'atmosphère. Cela nous connecte sur l'émotion quand on regarde.»

La musique, selon lui, renforce «l'émotion qu'il y a sur scène. J'aime cette idée, j'aime purifier certains sentiments. J'aime le son, le mouvement, la composition et les danseurs sur scène. La bonne chose, c'est que comme chorégraphe et compositeur, je peux vraiment créer quelque chose de très puissant.»

Passionné aussi de cinéma, Schechter a amorcé sa carrière de danseur à la Batsheva Dance Company de Tel-Aviv. «J'y ai énormément appris, sur mon corps, sur les chorégraphies. Cela a été une sérieuse école», se souvient-il. Il mène aussi de front des études en batterie et percussions à Paris avant de s'installer à Londres en 2002, où il fonde sa compagnie.

Perçu comme novateur, Hofesch Schechter voit la danse contemporaine comme une discipline jeune où tout reste encore à inventer. «Je crois que l'une des choses les plus fortes de la danse contemporaine est qu'elle n'a pas d'identité forte: il y a de la place pour tout. Au moment où la danse contemporaine sera plus définie, alors elle deviendra plus ennuyeuse», croit-il.

Uprising et In your rooms, de la Hofesh Schechter Company, les 1er, 2 et 3 octobre à la Place des Arts et le 5 octobre au Grand Théâtre de Québec.