La danse a encore la réputation d'être un art compliqué et snob, réservé à un cercle restreint de gens riches ou «dans le coup». Pour contrer ces perceptions, les compagnies de danse multiplient les initiatives de vulgarisation.

Ainsi, avant chaque représentation, la série Danse Danse et les Grands Ballets canadiens convient les spectateurs à une conférence sur le spectacle auquel ils s'apprêtent à assister; et tous les vendredis, l'Espace Tangente offre au public la possibilité de poser des questions aux artistes, après la représentation. Par ailleurs, plusieurs compagnies tentent un rapprochement virtuel avec le grand public.

 

Les sites web des compagnies de danse lèvent en effet de plus en plus le voile sur ce qui se passe à l'arrière-scène. Plusieurs sites permettent notamment au public de pénétrer dans les studios de répétition - jadis un lieu sacré, réservé uniquement aux artistes et à quelques journalistes ou donateurs privilégiés.

Lors de la récente refonte de leur site web (www.grandsballets.com), les Grands Ballets canadiens de Montréal y ont ajouté une section «Arrière Scène». «On a voulu, à l'image des athlètes olympiques, présenter au public toute la préparation et l'entraînement qui concourent à la présentation du spectacle, explique Alain Dancyger, le directeur général des GBCM. On a voulu démystifier le monde du ballet et faire en sorte que les gens puissent se reconnaître dans le travail.»

Cette section du site des GBCM contient notamment de courtes vidéos montrant des chorégraphes comme Stijn Celis ou Kim Brandstrup en plein processus de création. La section laisse aussi place aux artisans de l'ombre, dont Catherine Voeffray, créatrice des costumes, et Roger Harvey, responsable de la coupe et des essayages.

Gabrielle Lamb, une des solistes de la compagnie, y a aussi déposé un court film qu'elle a réalisé à l'hiver 2008, durant la tournée européenne des GBCM: elle offre à l'internaute sa vision de la vie sur la route. Dans la même veine, par l'entremise de la page Facebook de la Martha Graham Dance Company - un outil de promotion dont le monde de la danse se sert de plus en plus -, on peut dénicher des vidéos d'une surprenante candeur, réalisées par les interprètes de la compagnie, en tournée, en studio et à l'arrière-scène.

D'ailleurs, le web semble avoir donné une voix aux danseurs, lesquels oeuvrent souvent dans l'ombre des chorégraphes vedettes. Ainsi, sur le site du célèbre New York City Ballet (www.nycballet.com), à la section «The Viewing Room», ce sont les interprètes, et non les chorégraphes, qui commentent les ballets de la saison, y allant de leurs impressions personnelles et de leurs souvenirs.

Dans le même esprit, le site du Ballet National du Canada, section «Multimedia» (www.national.ballet.ca/video), contient des clips révélateurs intitulés Une journée dans la vie d'un danseur.

Même les monstres sacrés n'échappent pas à cette vague de vulgarisation. Grâce aux capsules web haute définition «Mondays with Merce» (www.merce.org/mondayswithmerce.html), instaurées depuis janvier 2009, le grand chorégraphe américain Merce Cunningham, à près de 90 ans, accueille l'internaute dans son célèbre studio new-yorkais où on le voit, entre autres, enseigner sa célèbre technique Cunningham. Un merveilleux moyen de vulgariser la danse, mais aussi de préserver cet art si éphémère.

À vous de jouer!

La Martha Graham Dance Company offre aux internautes la possibilité d'aller «jouer» dans une des chorégraphies de Martha Graham! Si vous êtes un tant soit peu vidéaste, rendez-vous au clytemnestraproject.com. Vous pourrez remixer et actualiser la chorégraphie Clytemnestra, créée en 1958. Date limite pour soumettre votre vidéo: le 31 mars 2009. Gagnant annoncé le 11 mai. Premier prix: 500 $ et une chance de voir votre création diffusée en première partie d'un spectacle de la Martha Graham Dance Company.

Marie Chouinard en galerie d'art

La sculpture-vidéo Icônes, une collaboration entre la chorégraphe Marie Chouinard et l'artiste Luc Courchesne, est présentée à la Galerie Pierre-François Ouellette art contemporain (372, rue Ste-Catherine Ouest, bureau 216), jusqu'au 7 mars.