P-A Méthot a attendu 18 ans avant de lancer Plus gros que nature, son tout premier spectacle avec lequel il a tourné pendant près de cinq ans et vendu plus de 300 000 billets. Les fans de l'humoriste n'auront eu à patienter qu'à peine un an avant de le retrouver sur scène avec son second one-man show, Faire le beau, présenté en première médiatique au Théâtre St-Denis hier soir. De retour avec le franc-parler qu'on lui connaît, P-A Méthot a offert une soirée divertissante à son public, malgré quelques longueurs.

À 45 ans, P-A Méthot n'a plus envie de faire le beau. L'humoriste qui a connu des ennuis de santé récemment s'en tient à l'essentiel, et surtout à ce qu'il a vraiment envie de faire. Une constatation qu'il aborde de front dès les premières minutes de son spectacle, alors qu'il vient à peine de faire son entrée sur scène en se pavanant pour mieux montrer sa nouvelle silhouette. Il a en effet perdu 70 livres ! Et tout le monde veut savoir pourquoi, à son grand dam.

Il se lance alors dans le récit de son opération au coeur, qui lui a valu une convalescence des plus palpitantes. P-A Méthot nous embarque dans son récit avec authenticité et humour, démarrant très fort avec un numéro sur les émissions de jour qu'il a été forcé de suivre pendant qu'il se remettait sur pied, dont Ma vie à 600 lb. Baveux et drôle, il se lance dans une série de remarques sur cette émission qui ne manquent pas de nous faire rire.

L'humoriste ne réussira pas à recréer une telle réceptivité du public pendant la suite de la soirée. En grande partie parce qu'il s'éloigne de son vécu et de son authenticité pour dévier vers des thématiques beaucoup plus convenues et en bas de la ceinture.

Il aurait d'ailleurs pu raccourcir le passage sur la télévision d'après-midi en supprimant son récit sur les chambres d'hôtel ou même son sketch sur les Jeux paralympiques, plus ou moins réussis et qui rappellent plus le ton de son précédent spectacle.

C'est quand il tombe dans son anecdote sur son opération dans une clinique de chirurgie esthétique pour se faire enlever un troisième testicule que P-A Méthot nous perd.

Heureusement, le dernier segment consacré à toutes les choses qu'il ne se force plus à faire rattrape le coup. L'humoriste lance des observations très drôles sur les mariages, les zoos ou encore les funérailles, et on embarque dans ses histoires. C'est finalement dans la peau d'Hubert Lenoir que P-A Méthot termine la soirée, en chantant, lui qui regrette de ne pas avoir eu plus confiance en lui il y a 20 ans pour faire de la musique. Un sympathique clin d'oeil qui termine bien le spectacle.

Avec Faire le beau, P-A Méthot offre un spectacle mieux huilé et plus lustré que le précédent, bien qu'il retombe en milieu de parcours dans le ton plus gras de Plus gros que nature. L'humoriste maîtrise certainement l'art de raconter et propose des observations un brin baveuses sur des choses de la vie assez intéressantes. Mais le spectacle d'une heure quarante-cinq minutes mériterait grandement d'être écourté.