Présent au petit écran depuis plusieurs années déjà dans Mémoires vivesCheval-Serpent ou encore Les magnifiques, Martin Vachon lançait mercredi soir au Théâtre St-Denis 1er one-man-show, son premier spectacle solo en carrière. Divertissant, l'humoriste a su transmettre son amour de la scène au fil de ses anecdotes rocambolesques grâce à ses talents de comédien, mais il propose un spectacle inégal.

Pendant près d'une heure trente, Martin Vachon enchaîne les anecdotes les plus inusitées de son existence et de sa carrière, archives photo et vidéo à l'appui. Certaines sont beaucoup plus divertissantes que d'autres et le spectacle passe parfois par des sentiers maintes fois empruntés par de nombreux humoristes. Mais le plaisir de Martin Vachon sur scène est contagieux. Son aisance et son assurance sont indéniables.

On fait d'abord connaissance avec Martin le comédien, qui revient sur son audition catastrophique pour décrocher un rôle de danseur nu dans la série télé Cheval-Serpent. Avec autodérision, il enchaîne les blagues sur la taille de son pénis et raconte sa préparation, de sa visite au 281 à la cabine de spray tan. Même si les blagues ne volent pas très haut, on embarque dans son récit, car il est ancré dans la réalité et très bien joué sur scène.

On apprend ensuite à connaître Martin Vachon le conjoint et le père, qui raconte au public les moindres détails de l'accouchement de sa blonde, personnage récurrent du spectacle et qui donne lieu à de bons moments au cours de la soirée. Avec ce sketch, Martin Vachon va inévitablement chercher l'attention des parents dans la salle, qui ont de bonnes chances de se projeter dans son récit.

Un des numéros les plus réussis de la soirée reste l'anecdote sur son mariage alors qu'il convainc sa future femme de se faire remplacer par une cascadeuse pour débouler sur le gazon du haut d'une pente. Non seulement l'anecdote fonctionne, mais le plus drôle est que c'est vraiment arrivé et qu'il montre même la scène filmée ! Même chose avec une publicité pour Nautilus qu'il a tournée en 2006 et qui illustre sa difficulté de dire non dans la vie. 

À plusieurs reprises pendant le spectacle, l'humoriste va utiliser des photos ou vidéos projetées sur les écrans derrière lui à la fin de ses histoires rocambolesques, ajoutant vraiment à l'effet comique. Très bonne idée!

Ce qui compense des numéros plutôt ratés comme celui sur le yoga, la montgolfière et les chips all dressed, beaucoup plus faibles que le reste, du point de vue des textes surtout. Moins personnelles et originales, ces anecdotes s'avèrent banales.

Le numéro à retirer du spectacle est sans contredit celui sur sa rencontre avec Philippe Couillard, qui ne vole pas plus haut que la simple anecdote de pet dans un ascenseur...

On apprécie par contre l'audace de son sketch sur la lutte avec une personne atteinte d'un handicap. Sans doute un des plus réussis de la soirée : il flirte avec la rectitude politique et est très original. Surtout que finalement, c'est son partenaire atteint de paralysie cérébrale qui lui donne une volée... photo à l'appui!

Divertissant

Les textes de l'humoriste sont assez bien travaillés, avec des transitions soignées. Mais ses anecdotes pourraient être plus efficaces s'il y avait un peu moins de vulgarité ou de facilité. Martin Vachon ne réinvente pas la roue. Mais il divertit en faisant partager des tranches de sa vie avec autant d'enthousiasme. L'humoriste est bien souvent sauvé par ses talents de comédien.

Malgré le peu de substance de son anecdote finale - son expérience sur un bidet intelligent à Las Vegas -, on se surprend à rire tellement Martin Vachon a une vie digne d'un téléroman. Un téléroman qui, certes, flirte parfois avec le soap opera, mais qui reste toujours divertissant.

Prochains spectacles à Montréal: 18 et 19 janvier au Théâtre St-Denis.

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1er one-man-show. Martin Vachon.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

«Martin Vachon ne réinvente pas la roue, écrit notre journaliste. Mais il divertit en faisant partager des tranches de sa vie avec autant d'enthousiasme.»