Quinze ans après ses débuts sur scène, Louis-José Houde présentait hier soir à l'Olympia Préfère novembre, son quatrième spectacle. Fraîchement quarantenaire, l'humoriste propose 1 h 15 de pur stand-up, sans aucun temps mort.

Louis-José Houde se plaît à se comparer au mois de novembre. À 40 ans, l'humoriste fait plus que jamais l'éloge de la lenteur, prenant le temps de faire une pause dans la folie ambiante pour... regarder dans le vide ! Ou pas tout à fait. Car il n'y a jamais rien de bien vide dans le spectacle de Louis-José dont les observations sont souvent d'une justesse déconcertante.

C'est bien dans les détails que l'humoriste tire encore une fois son épingle du jeu, analysant les petites choses de la vie qui l'entourent.

Animé par la même nostalgie que celle présente dans son précédent spectacle Les heures verticales, où il portait un regard plein d'amour sur les baby-boomers, il regarde cette fois dans le rétroviseur de sa quarantaine, confortablement garé devant son chalet, de petites choses du passé comme les cabines téléphoniques ou les ciné-parcs. «Un novembre, ça se garde à l'ancienne», lance- t-il au public. Un numéro tout en lenteur, où il prend le temps de mettre la table tout en invitant les spectateurs à profiter de la vie à travers des expériences plutôt cocasses, comme sauter en parachute ou tout simplement jeter ses ordures là où c'est interdit.

L'ascension

Louis-José Houde commence à prendre son envol et à franchement dérider son public. Il bouge sur scène, s'anime au fil de ses textes pour traiter de sujets plutôt graves comme la pénurie d'eau potable, le racisme et l'homophobie, avec doigté et intelligence. L'humoriste propose ainsi de belles observations sans pour autant faire la morale aux spectateurs qui rient de bon coeur.

Dans la seconde partie de son spectacle, Louis-José propose un véritable hymne à la femme, celle d'un soir autant que la mère de famille monoparentale ou la jeune femme avec qui il partagera sa «deuxième fois».

L'humoriste rend également hommage avec beaucoup de tact aux victimes de violences sexuelles qui brisent le silence 20 ans plus tard.

«Il ne faut pas avoir honte des rapports non consentants. Juste des consentants! Moi, j'ai honte de la moitié!», observe-t-il avant de se lancer dans un numéro nettement plus léger sur ses relations d'un soir.

Son sketch sur les mères de famille monoparentale est sans doute le plus efficace et le plus drôle de la soirée. Sur une note plus légère, il déclare qu'elles sont les meilleures dates au monde.

Louis-José Houde boucle la boucle dans une finale parfaite et n'aura, après 75 minutes, pas manqué une seule fois sa cible.

Préfère novembre est un spectacle soigneusement réglé sans jamais être trop figé. Louis-José Houde surfe des sujets graves aux plus légers grâce à des textes qui sentent le vécu. Ce qui lui permet de rendre crédibles et uniques des sujets exploités pourtant maintes fois par ses collègues artisans de l'humour.

Louis-José Houde propose un spectacle mature, précis et intelligent, avec un petit vent de folie et de nostalgie qu'il traîne avec lui depuis ses premiers pas sur scène, il y a 15 ans. Un petit vent de novembre qui promet un tonnerre d'applaudissements.

Préfère novembre, à l'Olympia, jusqu'au 16 décembre