L'austérité, la politique, l'homophobie, l'environnement, l'imbécilité humaine et les relations hommes-femmes: l'humoriste Guillaume Wagner n'épargne personne dans son nouveau spectacle incisif, trash et quelque peu assagi.

Trop humain, qu'il a présenté hier en première montréalaise au Théâtre Maisonneuve, ne manque pas de mordant. «Vous arrivez ici de bonne humeur, j'arrive sur scène, je largue ma haine et vous repartez de mauvaise humeur, et là, moi, je suis de bonne humeur», a-t-il ironisé.

Or, on ne part pas du spectacle de Wagner insulté ou déçu, bien au contraire. Même si l'humoriste atteint des sommets de vulgarité - c'est sa marque de commerce, rappelons-le -, on sent qu'il rit avec son public et non pas de son public, ce qui est une nuance importante.

Et personne n'est épargné. Composée de nombreux artistes et personnalités publiques, hier, la foule a bien répondu à ses blagues, même celles qui visaient les artistes bien-pensants et les humoristes.

Les journalistes non plus - surtout les chroniqueurs - ne sont pas ménagés. À eux seuls, les médias et les faiseurs d'opinions (dont certains ont quitté la salle avant la fin du spectacle) participent à la médiocrité de notre société, critique-t-il avec humour et une pointe de vérité.

Comme d'autres humoristes trash tels Jean-François Mercier ou Mike Ward, par exemple, Guillaume Wagner ose aborder des thèmes délicats. L'homosexualité, les handicapés, le suicide, Guy Turcotte, Guy Cloutier ou Luka Rocco Magnotta: les malaises auraient pu être nombreux, mais son public a ri de bon coeur.

Trop humain, d'une durée d'environ une heure trente minutes, est le spectacle assumé et grivois d'un humoriste qui a passé le stade de la relève et assume pleinement son humour cinglant. Et cette fois encore, pour ceux qui se posent la question, il rit des «matantes» et des «douchebags», mais plus question de parler de Marie-Élaine Thibert.