Après Rue Fable à l'automne, l'embellie se poursuit chez Omnibus avec la présentation de Spécialités féminines, un spectacle tonique de mime pur et de pures femmes.

Spécialités féminines, c'est d'abord et avant tout trois magnifiques interprètes de mime, Laurence Castonguay Emery, Sylvie Chartrand et Marie Lefebvre. Trois artistes fort différentes, mimes, mais aussi acrobates et danseuses. Vitement dit: leur performance est bonne à se rouler par terre!

Le spectacle est composé de neuf tableaux qui évoquent tant les forces que les faiblesses féminines, les idées que les idéaux, les envies que les jalousies ou les colères.

Le premier tableau non traditionnel, au sens de métier non traditionnel, se veut une démonstration de force féminine - ou de culturisme - dans un contexte de foire populaire. Trio amusant, mais sans plus.

Le deuxième numéro, un solo de femme-grenouille, ne laisse pas non plus de souvenir impérissable. Le troisième acte, un duo un peu plus complexe, tente de traduire trop littéralement ce que la bande sonore nous fait entendre d'un monologue intérieur.

C'est à partir du quatrième tableau que la sauce finit par prendre bon goût. Entre le propos de décoration intérieure narré par Sylvie Moreau et le corps de la soliste, Sylvie Chartrand, se crée tout un malaise autour de l'évocation de la maladie et de la mort.

Les images et les métaphores continuent d'affluer dans les numéros suivants, où la parole se fait moins présente et les corps deviennent de plus en plus volubiles. Comme quoi, en mime, avec des appuis sonores et musicaux, les mots s'avèrent superflus.

Au centre du spectacle, un trio dansant et un duo-duel nous donnent donc toute la mesure de cet art millénaire qui peut être si éloquent, nous faire passer du rire aux larmes, tout en nous faisant réfléchir. Très beaux moments!

Le solo de Marie Lefebvre poursuit dans la même veine ensuite, avec ce riche et multiple portrait d'une femme mystérieuse et humaine, surtout. Le duo suivant sur l'éducation des jeunes filles est percutant et la finale sur la grâce féminine nous laisse sur une note plus légère.

Excellentes maîtrise d'oeuvre du trio Jean Asselin-Sylvie Moreau-Réal Bossé et musique de Ludovic Bonnier.

Nous émettrons un gros bémol, toutefois, sur le choix des costumes hésitant entre le vaporeux, le déshabillé et la tenue de gymnastique et mettant en évidence un peu grossièrement certains attributs féminins. Là n'était pas le propos du spectacle.

Spécialités féminines est présenté à Espace libre jusqu'au 7 février.