Luc Langevin a fait sa première apparition sur scène, hier soir au Théâtre St-Denis, pour présenter son spectacle Réellement sur scène.

L'illusionniste qu'on a pu voir évoluer au cours des trois dernières années à la télévision dans Comme par magie a choisi de partager avec le public sa passion pour la science, offrant une prestation au sein d'un laboratoire inspiré de l'univers de Jules Verne. Et pour cause: faisant constamment référence à des principes de mathématiques, de physique ou d'optique, Luc Langevin offre des numéros aussi intelligents qu'audacieux.

L'illusionniste apparaît dans un cadre, sorte d'écran sur lequel est projetée son image. Jouant avec la perception du public, il finit par en sortir pour débarquer sur scène. On l'aura compris, Luc Langevin passe du petit écran à la scène!

«Je vais vous montrer des rêves en même temps que je réalise les miens», lance-t-il d'entrée de jeu, racontant au fil de ses numéros quelques anecdotes sur son choix de carrière, lui qui a d'abord voulu embrasser une filière scientifique.

Toujours en utilisant son écran, le magicien fait passer l'image dans le monde réel, tout d'abord des cartes, puis des poissons qui finiront dans un bol d'eau.

Habitué à interagir devant la caméra avec le public, Luc Langevin va faire appel aux spectateurs à plusieurs reprises au cours du spectacle. Faisant choisir une carte imaginaire à l'auditoire en lançant une balle dans la salle, il finit par deviner de quelle carte il s'agit. Aucune magie ici, rappelle Luc Langevin, qui explique la manière dont il a implicitement suggéré au public les choix qu'il a faits.

Pas un seul moment l'illusionniste n'essaie de faire croire qu'il a un don particulier, si ce n'est celui d'être un as de la physique.

Luc Langevin offre également des tours tout en musique et en jeux de lumière, manipulant les ombres qui prennent vie sous nos yeux, comme cette cocotte de papier se faisant colombe au creux d'une flamme. Dans le même esprit, Luc Langevin propose un magnifique numéro basé sur le principe architectural de la tenségrité, c'est-à-dire «la faculté d'une structure à se stabiliser par le jeu des forces de tension et de compression qui s'y répartissent et s'y équilibrent». Un numéro bien pensé (dont on ressort bouche bée et avec un mot en plus de notre vocabulaire), où il fait tenir en équilibre un portemanteau, un cadre, une chaise, un chevalet et lui-même! À n'en pas douter l'un des moments forts du spectacle.

Faisant à nouveau participer le public, Luc Langevin fait monter sur scène un homme avec un billet de 20 dollars, un téléphone portable et un trousseau de clés qui finiront par se retrouver dans une balle scellée placée sur le siège du même spectateur, la clé placée en plus dans une ampoule! Fascinant.

Jouant avec les nombres, Luc Langevin place une à une les dates de naissance de spectateurs interrogés au hasard sur un tableau appelé «carré magique». Pour finir, chacune des lignes additionnées dans tous les sens possibles donne l'année de naissance d'un monsieur monté sur scène.

Sortant sa boîte à illusions, Luc Langevin joue une fois de plus avec les perceptions des spectateurs avant de passer à un registre plus enfantin. Il fait monter sur scène un garçon pour un tour de balles, sortant de sa bouche et des mains de son jeune assistant.

Un pari gagnant

Le dernier numéro de la soirée ne sera pas le moindre, puisque Luc Langevin s'y téléporte d'un caisson transparent à un autre. Impressionnant.

Un beau pari pour l'illusionniste que d'avoir misé sur la science plus que sur les paillettes et l'extravagance pour créer des numéros aussi brillants que réussis.

Luc Langevin a su rendre la science plus fascinante que jamais, et pas besoin de boule de cristal pour le prédire: il n'a pas fini de faire rêver le public.