Toujours en quête de nouveaux marchés, le Cirque du Soleil met le cap sur l'Inde, où il présentera en novembre un premier spectacle sous chapiteau baptisé Bazzar, a annoncé la direction aujourd'hui.

Bazzar sera le plus «petit» spectacle de tournée du Cirque. Il sera présenté dans un chapiteau de 1500 places auprès d'un «nouveau public», qui d'ordinaire n'a pas les moyens de s'acheter un billet pour voir un show du Cirque du Soleil. En réduisant la taille de son chapiteau, la durée du spectacle, le nombre d'artistes et de techniciens, la direction du Cirque espère baisser son prix de manière significative.

La pièce créée à Mumbai sera aussi présentée en Grèce, à Mykonos, en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest. Elle ne sera pas présentée au Québec.

«Nous voulons augmenter le nombre de spectacles de tournée et ça fait quelques années qu'on explore la possibilité d'aller en Inde, où la classe moyenne est en plein expansion, a indiqué Finn Taylor, vice-président principal des spectacles de tournées. Mais comme ce pays ne possède pas les infrastructures pour accueillir nos chapiteaux et que la majorité des gens ne peuvent pas se permettre d'aller voir le Cirque, on a opté pour une plus petite production.»

Bazzar sera ainsi présenté dans un chapiteau de 41 mètres au lieu du traditionnel 51 mètres à 2500 places - identique aux premiers chapiteaux du Cirque. Le spectacle réunira une trentaine d'artistes au lieu des quelque 50 ou 55 habituels. La durée du spectacle sera également réduite à 80 minutes. Le Cirque voyagera également plus «léger». Au lieu des quelque 75 conteneurs qu'il transporte en tournée, il n'y en aura qu'environ 25.

«C'est un retour aux sources, a expliqué Aude Gagnon Raymond, directrice du développement des nouveaux projets d'affaires. On se retrouve très près de l'action. C'est vraiment le format qui nous manquait.»

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Finn Taylor, vice-président principal des spectacles de tournées, et Aude Gagnon Raymond, directrice du développement des nouveaux projets d'affaires.

Le spectacle sera mis en scène par Susan Gaudreau, qui a notamment travaillé comme chorégraphe sur les deux shows de Michael Jackson et Kurios. En entrevue avec La Presse, l'ex-danseuse professionnelle a indiqué que Bazzar sera un «hommage» aux débuts du Cirque du Soleil. Un spectacle qu'elle souhaite «énergique» et «coloré».

«Il y aura d'ailleurs un cracheur de feu et un échassier» a dévoilé la metteure en scène, un clin d'oeil à la troupe de Baie St-Paul cofondée par Guy Laliberté, qui jettera d'ailleurs un oeil créatif sur le projet. «Ce sera une mise en abîme, nous dit Susan Gaudreau, c'est-à-dire que Bazzar fera le récit d'une troupe qui travaille à la création d'un spectacle. On retrouvera entre autre le personnage du Maestro [un clown] et celui de la "femme flottante" [une acrobate], qui bousille tout ce que le Maestro fait.»

Vélo acrobatique, corde lisse, planche sautoir, trapèze et cerceau aérien font partie des disciplines de cirque qui seront présentées. Un numéro de Mallakhamb, sport traditionnel indien où un gymnaste exécute des figures sur un poteau de bois fixé à la verticale, sera également présenté. Une première pour le Cirque. La musique sera interprétée sur scène, avec «une voix live».

Malgré sa présence dans une soixantaine de pays, le Cirque du Soleil est toujours à peu près absent de l'Asie. Avec l'inauguration d'un spectacle permanent en Chine (à Hangzhou) en février 2019, et maintenant l'Inde, la direction du Cirque espère remédier à cette situation.

Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse

Susan Gaudreau, auteure et metteure en scène, et Marie-Hélène Delage, directrice de création.