Le nouveau spectacle du Cirque Éloize, Saloon, sera présenté au Festival western de Saint-Tite le 9 septembre prochain. Les premières représentations auront cependant lieu au Connecticut quelques semaines avant, du 12 au 21 août.

«C'est un retour à mes racines», nous a dit hier le directeur général et artistique Jeannot Painchaud, qui a recouvré son indépendance du Cirque du Soleil il y a quelques mois. «Je suis en réaffirmation identitaire en ce moment, a-t-il confié à La Presse. Ce spectacle est né du désir de me reconnecter à mes racines de Madelinot. Les violoneux, la musique celtique, le folk, le grass-roots, j'ai vraiment grandi là-dedans.»

En fait, le cofondateur d'Éloize a conclu un partenariat d'affaires de trois ans avec la direction du populaire festival, qui attire chaque année environ 600 000 visiteurs et dont le 50e anniversaire sera célébré en 2017.

Non seulement Éloize présentera un spectacle au cours des trois prochaines années (Saloon au cours des deux prochaines années et probablement une nouvelle création la troisième), mais la compagnie créera un «village de cirque», au centre duquel se trouvera un chapiteau, mais aussi un restaurant, un bar, une aire de jeux. Un nouvel espace «immersif» où Éloize offrira également des ateliers de cirque pendant toute la durée du festival.

Jeannot Painchaud fera équipe avec son cousin Éloi Painchaud (anciennement du groupe Okoumé), qui a notamment réalisé des albums country de Paul Daraîche et Mario Pelchat. Le directeur musical de Saloon, qui travaille avec son cousin pour la première fois, a notamment recruté les musiciens du groupe Noisy Locomotive (Trevor Pool et Ben Nesrallah), qui partageront la scène avec les 10 artistes de cirque.

Éloi Painchaud, qui a signé la trame musicale des films Louis Cyr et La guerre des tuques 3D, composera des pièces, mais il reprendra aussi des classiques d'artistes iconiques comme Johnny Cash.

Hier, Éloize a présenté quelques courts extraits de Saloon aux médias. Un spectacle qui s'annonce éminemment musical. Un numéro de roue Cyr sur la pièce Crazy de Patsy Cline interprétée live à la voix et au piano, ou encore un duo de main à main sur fond de musique louisianaise. On a également vu un numéro de manipulation de chapeau et un numéro de groupe où les quatre musiciens et chanteurs se mêlaient aux acrobates. Les répétitions ont commencé il y a seulement une semaine.

La mise en scène a été confiée au créateur belge Emmanuel Guillaume, qui travaille avec Éloize depuis environ quatre ans. Il était cometteur en scène de la pièce Monaco  (avec Krista Monson), pièce qui n'a finalement jamais vu le jour après que le producteur monégasque a abandonné le projet. Il a également revu la mise en scène de Cirkopolis que Dave St-Pierre avait chorégraphiée.

«Ce qui m'intéressait, c'était l'idée de la construction d'un nouveau monde, a-t-il dit. Le saloon, le cowboy solitaire, je ne me priverai pas de puiser dans les clichés de l'univers country pour donner une touche humoristique au spectacle, mais ce ne sera pas uniquement ça.» 

«Ce sera une épopée lyrique avec une rencontre amoureuse qui puisera à la fois dans la musique, le théâtre, la danse, le cinéma muet et, bien sûr, l'acrobatie. Ce sera pétillant, ça frétillera, il y aura beaucoup d'action», explique le metteur en scène.

Le Cirque Éloize n'avait pas créé de nouveau spectacle depuis Cirkopolis, en 2012. Celui-ci et iD sont d'ailleurs les deux seuls spectacles en tournée en ce moment. Mais Jeannot Painchaud a affirmé que son objectif était d'accélérer la cadence. «On aimerait créer un nouveau spectacle aux deux ans ou aux trois ans. On ne fera jamais 15 spectacles de tournée, mais je crois qu'avec 4 spectacles sur la route, ce serait un bon rythme de croisière.»

Après la création de Saloon, qui est coproduite par le Théâtre de Namur, en Belgique, la pièce acrobatique et musicale sera présentée sous chapiteau à Munich avant de poursuivre sa tournée en salle aux États-Unis (Pennsylvanie, New Jersey, Texas, Californie). Aucune représentation n'est encore prévue à Montréal ou à Québec, mais Jeannot Painchaud assure que le spectacle y sera «éventuellement» présenté.