Plus de spectacles, plus de spectateurs, plus de revenus. Les salles de spectacle ont connu une année record en 2017 au Québec. Portrait.

7,7 millions d'entréesLe nombre de spectateurs en salle a augmenté de 9,4 % l'an dernier, selon les données de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). C'est la meilleure performance depuis que l'organisation compile de telles données, soit depuis 2004. La hausse s'explique en grande partie par la popularité des humoristes québécois, qui ont enregistré 220 000 entrées de plus en 2017. Les spectacles de cirque et les spectacles de chanson anglophone ont aussi connu une bonne année, voyant leurs assistances augmenter de 180 000 spectateurs. Enfin, les comédies musicales ont enregistré une hausse de 110 000 entrées l'an dernier. Le taux d'occupation des salles de spectacle a ainsi dépassé la barre des 75 % en 2007.

303 millions

Les revenus à la billetterie en 2017

1700 spectacles de plus

Le nombre de représentations est également en hausse. Tout près de 19 000 spectacles payants ont eu lieu en 2017, soit 1700 de plus que l'année précédente.

43,76 $

Le prix moyen du billet de spectacle a peu progressé par rapport à l'année précédente, augmentant d'un cent. Le prix moyen des spectacles québécois s'est élevé à 37,25 $, contre 64,56 $ pour les productions étrangères.

Top 5 des spectacles payants les plus populaires

1. Volta, du Cirque du Soleil (cirque)

2. Femme ta gueule, de Mariana Mazza (humour)

3. Crystal, du Cirque du Soleil (cirque)

4. Mary Poppins (comédie musicale)

5. Footloose (comédie musicale)

La chanson anglophone cartonne

Les Québécois ont été particulièrement friands de chanson anglophone en 2017. À preuve, les recettes de ces spectacles ont représenté à elles seules 27 % de tous les revenus de billetterie l'an dernier. Cette performance s'explique en grande partie par le fait que de nombreuses tournées d'artistes internationaux se sont arrêtées au Québec : 19 spectacles de chanson anglophone provenant de l'étranger ont attiré des foules de plus de 10 000 spectateurs, contre 14 l'année précédente. À l'inverse, la chanson francophone a connu une mauvaise année aux guichets, ses revenus chutant de moitié (- 53 %). Le secteur de la danse a vu ses assistances (+ 25 %) et ses revenus de billetterie (+ 36 %) augmenter considérablement l'an dernier. L'année 2017 a toutefois été plus difficile au théâtre. Malgré une hausse du nombre de représentations (+ 4 %), le nombre de spectateurs a légèrement diminué (- 5 %), les revenus aussi (- 7,5 %).

Revenus et assistance par genre

Chanson anglophone: 80,9 millions, 1 384 000 spectateurs

- Humour: 44,5 millions, 1 528 800 spectateurs

- Cirque et magie: 39,6 millions, 698 000 spectateurs

- Théâtre: 35,5 millions, 1 425 400 spectateurs

- Chanson francophone: 27,5 millions, 886 600 spectateurs

- Musique classique et opéra: 24,2 millions, 625 700 spectateurs

- Comédies musicales: 23 millions, 417 900 spectateurs

- Danse: 12,9 millions, 280 900 spectateurs

Recul des spectacles québécois

Les données permettent de constater un recul de la part de marché des spectacles québécois en salle. Alors que les artistes québécois attiraient 80 % des spectateurs en 2004, cette part s'établit désormais à 70 %. Et si les spectacles québécois récoltaient plus de 70 % des revenus de billetterie en 2004, ils en récoltent désormais 59,3 %. Ce recul s'explique par le fait que la chanson francophone québécoise perd du terrain. L'ISQ a recensé 185 000 entrées de moins qu'en 2016. Reste que 2016 avait été une année atypique.

La moitié des entrées à Montréal

Montréal continue de dominer la scène culturelle, la moitié des entrées dans les salles étant recensées dans l'île. Cela dit, presque toutes les régions ont enregistré des hausses l'an dernier. Seules les salles de la Côte-Nord et de Lanaudière ont vu leurs assistances reculer en 2017.

Assistance par région

- Montréal: 3,9 millions d'entrées, + 9,5 %

- Québec: 1,1 million d'entrées, + 1,2 %

- Reste du Québec: 2,8 millions d'entrées, + 12,9 %

- Total: 7,7 millions d'entrées, + 9,4 %

L'attrait du 450 moins fort

Le Quartier des spectacles de Montréal mérite son nom. Une analyse des événements à l'échelle de la région montréalaise montre que le secteur situé au coeur de l'île continue à attirer les plus grandes foules. À l'inverse, l'attrait des salles de spectacle situées en banlieue se fait moins sentir: la part de marché des salles du 450 stagne depuis cinq ans. Leur part de marché a même légèrement reculé en 2017 pour s'établir à 18 % des entrées dans la région. Les humoristes continuent toutefois à cartonner en banlieue. En effet, 47 % des entrées des spectacles d'humour ont été enregistrées dans les couronnes, contre 40 % dans le Quartier des spectacles.

Part des salles de spectacle dans la grande région de Montréal

- Quartier de spectacles: 41,4 %

- Reste de l'île de Montréal: 40,2 %

- Couronne nord: 11,9 %

- Rive-Sud: 6,5 %

Méthodologie

Les données sont tirées du bulletin Optique culture, publié chaque année par l'Institut de la statistique du Québec depuis 2004. L'Enquête sur la fréquentation des spectacles au Québec, réalisé par l'Observatoire de la culture et des communications du Québec, compile les statistiques sur le nombre de représentations, les assistances et les revenus de billetterie. L'ISQ a ainsi recensé 678 salles de spectacle l'an dernier. Ce nombre est nettement plus élevé que par le passé, en raison de la multiplication des petits lieux de diffusion.