Une cinquantaine de théâtres dont Le Lido, Mogador, Bobino et le Théâtre du Châtelet lancent vendredi une opération exceptionnelle de communication en direction du public, «Ma place est dans la salle», un mois après les attentats du 13 novembre.

Vendredi, plus d'une centaine d'affiches de spectacle porteront un seul et unique titre: «Ma place est dans la salle», de la comédie musicale Résiste au Palais des Sports à la pièce à succès Le mensonge avec Pierre Arditi en passant par le spectacle de Valérie Lemercier au Casino de Paris.

«Tout le monde était conscient qu'il fallait faire quelque chose, exprimer notre solidarité et sortir des chapelles», a expliqué à l'AFP Philippe Lhomme, patron du Crazy Horse et membre du comité à l'origine de cette campagne. Le cabaret a subi une baisse de fréquentation de 35 à 50% après les attentats.

«Dans un grand acte de résistance et de solidarité, artistes, techniciens, directeurs de salles, producteurs, billettistes et revendeurs parlent d'une même voix pour clamer au monde entier que jamais rien ne pourra empêcher les spectacles d'avoir lieu et les artistes de défendre la liberté d'expression», soulignent les théâtres.

Des artistes diffuseront des vidéos, des tweets de soutien et interviendront dans les médias pour l'occasion, dont les humoristes Gad Elmaleh (actuellement à New York) et Anne Roumanoff, les chanteuses Zaz et Juliette Gréco, les comédiens Fabrice Luchini et Pierre Arditi ou la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla.

Un mot-clé sur Twitter est lancé pour recueillir les messages: MaPlaceEstDansLaSalle.

Le Prodiss, syndicat des producteurs, salles de spectacle et festivals du secteur privé, qui regroupe 340 entrepreneurs, associé à l'opération, estime à 80% la baisse de la billetterie dans les jours qui ont suivi le 13 novembre. Les ventes affichaient encore une baisse de 40% dans la dernière semaine de novembre et n'ont toujours pas retrouvé leur niveau antérieur aux attentats.

Les spectacles pour la jeunesse et les spectacles «familiaux» ont le plus souffert, selon le Prodiss.

La période des fêtes, qui pèse 20 à 25% du chiffre d'affaires annuel du secteur, est cruciale pour les professionnels du spectacle vivant.