Prenant une pause dans leur répertoire classique, les Grands Ballets renouent avec la belle formule de L'Atelier chorégraphique. Une occasion unique pour le public d'aller voir les danseurs étoiles de la compagnie évoluer dans un espace de création et de liberté.

Dans le studio de répétitions des Grands Ballets, les danseurs sont fébriles en cette fin d'après-midi. C'est le premier enchaînement et chacun présente pour la première fois sa pièce à ses collègues. Jeremy Galdeano vient brancher son iPhone dans une console, avant de donner le signal de départ aux interprètes avec une musique de Max Ritcher. Puis, il observe attentivement s'élaborer ce tableau vivant de sa gestuelle.

À suivre..., le spectacle qui ouvre officieusement la saison des Grands Ballets, permettra au public montréalais de découvrir les danseurs de la compagnie dans un tout autre univers que celui de Casse-Noisette ou du Lac des Cygnes. Il s'inscrit dans le cadre de L'Atelier chorégraphique, un programme qui permet aux membres de la troupe de créer une chorégraphie de leur cru, en plus de produire de A à Z leur propre spectacle en marge de la saison.

Un genre de «Danse Académie» qui s'étire sur cinq semaines. Car les danseurs doivent participer à toutes les étapes d'une production: éclairages, décor, accessoires, technique, marketing et... même les relations de presse. C'est d'ailleurs un jeune danseur originaire de Boston, Andrew Skeels, qui a contacté La Presse et nous a convaincus d'assister à ces répétitions jeudi dernier. Il a même coordonné les entrevues avec deux chorégraphes d'À suivre... le Français Ruben Julliard, qui a intégré les GBC en 2011, et Jean-Sébastien Couture, qui fait partie des GBC depuis 2002.

«Le projet de L'Atelier existe depuis près de 20 ans afin de nous donner une chance d'explorer une autre dimension de la danse et de la création, explique Jean-Sébastien Couture. Car il s'agit bien de deux métiers complètement différents, danseur et chorégraphe.»

Si à l'instar des metteurs en scène, certains chorégraphes laissent aux danseurs une zone de liberté, ces derniers n'ont jamais carte blanche et la chance d'exprimer leur imaginaire corporel. «C'est l'occasion, pour tous les danseurs, de collaborer entre eux et de s'engager dans un processus de création personnelle», dit Jean-Sébastien Couture.

Et qu'est-ce qui inspire le soliste dans sa démarche artistique? «Ma pièce est intitulée Ceci ce soir...!, et ça parle de l'amour. L'amour qui va et qui vient, qui vous emporte et parfois vous projette dans toutes les directions.» De son côté, Ruben Julliard, 20 ans, se nourrit de la frénésie de la vie urbaine et de la culture hip-hop: «Peut-on percevoir une part d'esthétique dans le chaos?», s'interroge ce Marseillais qui, à 14 ans, créait déjà des chorégraphies à l'école.

L'édition 2012 de l'Atelier chorégraphique sera à l'affiche à la Cinquième salle de la Place des Arts et l'entrée est libre... mais on accepte les contributions volontaires. Elle offrira 14 courtes chorégraphies signées par 12 danseurs et défendues par la troupe formée d'une trentaine d'interprètes venus de partout dans le monde. Les représentations seront suivies d'une période de discussion.

On nous promet un programme riche et très varié; chacun ayant son style et ses influences culturelles.

À suivre..., les 29, 30 et 31 août à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Entrée libre... mais billets exigés à l'entrée et disponibles à la réception des Grands Ballets (4816, rue Rivard). Limite de deux billets par personne. Info: grandsballets.com