Contrairement à ce qui avait été annoncé en grande pompe fin août, la superproduction équestre Cavalia ne sera pas présentée à Pékin le printemps prochain. Normand Latourelle, président et directeur artistique de Cavalia, a confirmé à La Presse que le projet était «reporté».

«Notre partenaire chinois n'avait peut-être pas saisi toute l'ampleur et la complexité de l'opération», nous a dit M. Latourelle en évoquant le désistement de Beijing Airhouse, une compagnie de fabrication de structures et de jouets gonflables. «La Chine va moins vite que l'on pense», constate le producteur montréalais, très serein devant le «report» de la première apparition de Cavalia en territoire asiatique. «Après analyse de la situation, il nous a semblé qu'il valait mieux attendre que de bousculer les choses. On verra dans un an...»

Cavalia s'était embarquée dans l'aventure à l'invitation d'Airhouse, dont le logo est un cheval de manège de kermesse, moins difficile à soigner que son modèle de chair... Normand Latourelle et ses conseillers équestres le savent: on ne bouscule rien avec les chevaux, à plus forte raison quand il s'agit d'envoyer les vedettes d'une superproduction de l'autre côté de la planète.

«On ne mettra pas 45 chevaux dans l'avion sans la garantie que toutes les mesures, logistiques, sanitaires, ont été prises pour assurer leur bien-être. Présentement, nous n'avons pas ces garanties et c'est pourquoi nous avons décidé de prolonger la tournée américaine de Cavalia, qui suscite toujours une forte demande, même dans les marchés dits secondaires.»

La troupe de Cavalia - 45 chevaux et 115 cavaliers, artistes, palefreniers et techniciens - terminera le 2 janvier un séjour de huit semaines à Portland, dans l'Oregon, et s'installera ensuite à Seattle jusqu'en février. Le grand port intérieur devait servir de point d'embarquement pour la Chine: la cavalerie et le personnel par avion et les 75 conteneurs d'équipement par bateau. Au lieu de ça, Cavalia reviendra dans le Midwest pour commencer le printemps à St.Louis (Missouri). Après? Peut-être le Mexique et l'Amérique du Sud, où s'est manifesté de l'intérêt pour Cavalia qui, en neuf ans de tournée, a attiré plus de 3 millions de spectateurs au Canada, aux États-Unis et en Europe.

L'annonce de l'aventure chinoise de Cavalia, en août dernier, avait été le fait saillant de la mission économique québécoise à Pékin, dirigée par le premier ministre Jean Charest qu'accompagnaient Monique Gagnon-Tremblay, ministre des Relations internationales, et Clément Gignac, ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation. Neuf projets ou partenariats sino-québécois avaient alors été annoncés, d'un centre de traitement de légumes organiques (Hydronov) à la formation multimédia (Mokko Studio) en passant par la distribution de produits naturels (Genacol) et l'ouverture d'une filiale de Birks à Hong Kong.

Rappelons en conclusion que la République populaire de Chine a ouvert un consulat à Montréal en juin dernier.