On a dit de Qu'est-ce qui reste de Marie-Stella? qu'elle traite de l'hypersexualisation des jeunes filles. Ce n'est pas faux, mais il serait plus juste d'écrire qu'elle parle de l'orée de l'âge ingrat, moment marqué par le début de la quête amoureuse et par la naissance du désir. Pour Marie-Stella (Édith Arvisais) et Marie-Clown (Sophie Desmarais), du moins, car Joseph (Maxime Desjardins), l'objet de leur affection, préfère encore jouer au ballon... Confrontée à une rivale plus sexy et apparemment plus dégourdie qu'elle, Marie-Stella se sentira donc obligée d'en mettre plus que le client en demande. Quitte à n'être plus elle-même.

Remarquée à sa création l'an dernier et reprise jusqu'au 5 septembre à La Petite Licorne, cette nouvelle pièce de Simon Boulerice et d'Abat-Jour Théâtre n'est pas sans défauts. Sa Marie-Stella souffre d'un certain manque de crédibilité. Elle est folle d'une chanson pop des années 2000, mais on lui inflige un look des années 80, histoire de marquer le décalage avec la minijupe de Marie-Clown. Édith Arvisais la défend de manière convaincante, mais avec une fougue parfois démesurée pour un théâtre aussi minuscule que La Petite Licorne.

Qu'est-ce qui reste de Marie-Stella? touche néanmoins sa cible. Notamment en raison de l'habileté avec laquelle Simon Boulerice a cerné la langue des ados et cet état d'esprit constamment tiraillé entre enfance et âge adulte. Ce à quoi il faut ajouter l'interprétation juste et nuancée de Sophie Desmarais dans le rôle d'une fille qui, pourtant, cherche par tous les moyens à en mettre plein la vue.

Qu'est-ce qui reste de Marie-Stella?, de Simon Boulerice, à La Petite Licorne, ce soir, ainsi que du 1er au 5 septembre, à 20h.