Elles étaient préados et jeunes adolescentes, à l'époque. Elles ont maintenant, pour la plupart, dans la vingtaine et peuvent désormais assister à un spectacle sans papa ou maman. Hier soir, au Centre Bell de Montréal, elles étaient 12 200 venues se remémorer le bon (vieux!) temps, en compagnie des Backstreet Boys, qui les a fait crier, pleurer, danser et rêver dans les années 90 et au début des années 2000.

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L'invitation était difficile à refuser! Elles ont pu revoir leurs idoles américaines moyennant la «modique» somme de 70 $ ou même 50 $, considérant le prix des billets d'autres spectacles d'aréna, ces dernières années.

Il faut dire qu'on ne vient plus voir le spectacle d'un quintette, Kevin Richardson ayant quitté le navire de la pop préfabriquée en 2006. C'est maintenant quatre hommes, âgés de 28 à 34 ans, qui récoltent l'amour du public, sur scène. Un sentiment qui ne semble pas s'être estompé depuis 1996 chez celles qui ont assisté au spectacle d'hier, présenté dans la foulée du lancement d'Unbreakable, sixième album du groupe.

Déjà, 25 minutes avant l'entrée en scène de Nick Carter, Brian Littrell, A.J. McLean et Howie Dorough, elles scandaient à l'unisson «Backstreet Boys! Backstreet Boys!» Puis, à 20 h 40, quand un ring de boxe est apparu sur une scène étonnamment très dépouillée (comme si les gars assuraient la première partie d'un spectacle), le temps s'est arrêté. Les idoles ont ensuite fait leur entrée avec l'attitude de champions du ring, avant d'entonner Larger Than Life, de l'album Millenium.

Sans prendre leur souffle, ils ont chanté trois hymnes pop avant de s'adresser à la foule. Et sans surprise, toutes les spectatrices ont chanté avec eux les paroles des I Want It That Way, Show Me the Meaning, Incomplete et Quit Playing Games (with My Heart) qui ont suivi. Les gars, dont le dernier passage à Montréal remonte à 2005, n'ont pas à en faire trop pour déclencher des cris. «Si on le pouvait, on viendrait vous serrer chacune dans nos bras. (...) On paraît encore bien, n'est-ce pas?»

Quinze ans après la naissance du groupe, les gars sont encore de très bons danseurs. Leurs voix s'harmonisent toujours aussi bien. Ils sont restés charmants et polis (Howie D., qui a rappelé que c'est au Québec que les Backstreet Boys ont d'abord fait craquer les filles, a pris la peine de s'adresser brièvement à la foule en français). Ils sont aussi attirants en solo. On ne peut toutefois s'empêcher de trouver que les membres font du surplace à l'écoute de leurs nombreux succès et refrains individuels et à la vue de leurs chorégraphies prévisibles, quand on pense aux pas de géant artistiques accomplis par un Justin Timberlake depuis la séparation de *NSYNC, autre boys band en vogue à la même époque.

N'empêche, rester figés dans le passé était la meilleure des formules pour séduire et procurer du bon temps aux fans. Le quatuor peut maintenant passer à autre chose, l'esprit tranquille.