Expansif et fier lorsqu'il dévoile ses plaisirs gastronomiques à la télé, Bruno Marcil fait dans la simplicité volontaire quand il empoigne sa guitare et qu'il compose. Notamment à cause d'une voix chaude, mais qui ne porte pas.

Enrobés de chatoyants accords de guitare et d'orgue b3, ses hymnes trouvent toutefois rapidement leur chemin jusqu'à nos tympans pour s'y perdre longtemps.

Ce frère adoptif de Martin Léon et cousin de la fesse gauche de Daniel Boucher, musicalement parlant, propose des rimes parfois absurdes, souvent bien tournées, à défaut d'être vraiment recherchées.

Mais si la prose n'est pas toujours à la hauteur des arrangements musicaux duveteux (de Philippe Brault et Francis Beaulieu), l'humour et l'absurdité qui émanent de certains textes rendent le tout attirant et font mieux digérer les histoires plus graves (comme sur la poignante On tourne en rond).

Et la voix de Marcil finalement, qui dépose ses mots sur le micro plus qu'il ne les chante? Elle trouve sa place dans un bouillon musical bien apprêté. Un plaisir pour les oreilles.

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* * * 1/2

Bruno Marcil, Pas dormir, Brune/Select