Le rappeur d'origine algonquine Samian a reçu cette semaine le prix Artiste pour la paix, qui est remis «à un artiste québécois s'étant illustré au cours de la dernière année en promotion de la paix et de la justice sociale».

«J'ai été particulièrement ému, car j'arrivais justement d'une série de conférences en Abitibi. La dernière avait eu lieu à Lac-Simon, deux jours avant le drame [où un Algonquin de 22 ans a abattu un jeune policier avant de mettre fin à ses jours]», confie l'artiste, qui se voit d'abord comme un pont entre les cultures et qui a dédié son prix aux deux familles éprouvées.

«Ce genre d'honneur n'arrive qu'une fois dans une vie. Je l'accepte avec humilité», ajoute Samian, qui a compris avec les années qu'il pratique ce métier d'abord pour les autres. Un métier d'artiste, en fait, qui se divise en trois pôles: la musique, le cinéma et la photographie.

Côté musique, sa tournée Enfant de la terre le mènera jusqu'en Nouvelle-Calédonie en mars. «Et je suis en pleine écriture de mon prochain album. Mais je ne veux pas me mettre de pression en m'imposant une date de sortie», explique-t-il.

Côté cinéma et télé, on peut le voir en ce moment dans Blue Moon, sur Club illico, et il sera à l'affiche de Chasse-galerie - La légende, qui sort vendredi prochain. «Le cinéma est vraiment venu à moi, et je n'ai plus l'intention de m'en passer. J'ai compris le vrai sens du mot "jouer".»

Mais ce qui l'occupe le plus en ce moment, c'est l'expo de photos qu'il présentera à l'espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts à compter du 15 avril.

«Ce sont des portraits que j'ai pris un peu partout dans le monde. C'est vraiment basé sur l'humain. Ce sont surtout des photos d'enfants et de personnes âgées, parce que les enfants ont quelque chose dans les yeux qu'on n'a plus, et que les personnes âgées ont quelque chose dans les yeux qu'on n'a pas encore. C'est ce que je préfère, les regards, car c'est par là qu'on peut capter l'âme des gens.»

DOCUMENTAIRE

Human de Yann Arthus-Bertrand

«Je suis tombé sur ce documentaire du photographe Yann Arthus-Bertrand par hasard en voyage, en fouillant sur le web. Il est d'ailleurs toujours accessible sur YouTube. Ce sont des portraits de gens d'un peu partout sur la planète, qui racontent vraiment la condition humaine. Je mets au défi n'importe qui de ne pas pleurer dès le premier témoignage.»

LECTURE

La Bible

«La Bible est toujours vivante. Surtout, puisqu'elle compte 60 livres, c'est comme une véritable bibliothèque. Pour moi, c'est plus qu'un livre, c'est un mode de vie, c'est ma nourriture spirituelle. Elle est toujours avec moi dans mon sac et j'en lis des bouts tous les jours. Sauter une journée, c'est comme ne pas déjeuner un matin.»

MUSIQUE

Common

«C'est un rappeur de Chicago que j'aime beaucoup, je l'ai déjà vu en concert, il a un bon flow. Et surtout, il a une belle âme, un bel esprit et je l'admire pour ça. Il a remporté un Oscar pour la chanson Glory du film Selma, avec John Legend, et ses discours sur Martin Luther King sont toujours inspirants. Il y a un grand homme derrière l'artiste.»

CINÉMA

La poursuite du bonheur (The Pursuit of Happyness)

«Ce film avec Will Smith et son fils Jaden m'a toujours fait pleurer et je le regarde souvent, quel que soit mon état d'esprit. Je le regarde aussi avec mon fils. Il me fait penser à ma propre relation avec mon père et elle me touche, cette histoire d'un père qui en arrache mais qui fait tout pour que son enfant n'en ressente pas les conséquences.»

BIOGRAPHIE

Arturo Gatti, le dernier round

«Cette biographie du boxeur Arturo Gatti m'a marqué. C'est un athlète que j'admirais, j'aimais son style de boxe. Ce livre m'a permis de comprendre le mal-être de ces athlètes, et comment leur sport finit par avoir une répercussion sur leur vie. On plonge vraiment dans la vie d'un boxeur professionnel.»