Un musée de Toronto menacé de démolition a reçu une lettre de soutien du directeur de la prestigieuse Smithsonian Institution de Washington, a-t-on appris lundi.

Dans sa lettre, le directeur du National Air and Space Museum de la Smithsonian Institution, John Dailey, se porte à la défense du Canadian Air and Space Museum de Toronto. Il demande que son héritage soit reconnu.

L'édifice qui abrite le musée, dans le parc Downsview, est voué à la démolition totale afin de permettre la construction d'un complexe sportif comprenant quatre patinoires.

M. Dailey estime que de nombreux accomplissements canadiens des 85 dernières années ont émergé de l'endroit où loge le musée.

Dans sa lettre datée du 25 octobre, il ne demande pas explicitement au gouvernement canadien d'annuler ses plans, mais il suggère aux autorités de considérer la valeur historique de l'édifice.

«Nous sommes conscients de la contribution du musée et la valeur historique de l'édifice dans lequel il se trouve,» écrit M. Dailey.

«Nous espérons que cet héritage sera reconnu par le Canada au moment de se pencher sur ses projets de développement de ce secteur.»

L'édifice a joué un rôle majeur dans la production d'aéronefs pour les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Construit en 1929, le bâtiment a accueilli les opérations de l'entreprise De Havilland Aircraft, qui a construit plusieurs avions canadiens pendant la guerre.

Dans sa lettre adressée au directeur du musée, Ian McDougall, M. Dailey fait remarquer que l'immeuble a été la première maison de Spar Aerospace.

Un ancien général de la marine américaine et cadre à la NASA, M. Dailey a souligné que Spar a fourni de l'aide à la NASA à travers le programme des navettes spatiales.

Si le gouvernement fédéral est propriétaire du terrain, l'édifice et les immeubles environnants appartiennent à des intérêts privés.

David Soknacki, le président de la Société de la Couronne qui gère Downsview Park, a indiqué que l'édifice n'est pas considéré actuellement comme un immeuble patrimonial.

Le gouvernement fédéral affirme que l'immeuble est en mauvais état et ne peut plus abriter le musée.

Mais M. McDougall a convenu que la lettre de M. Dailey constituait une prise de position importante.

«En tant que Canadien, je crois que je l'interpréterais ainsi : «Vous devriez réaliser ce que vous avez avant de le perdre»', a-t-il dit.

M. McDougall estime que le gouvernement fédéral devrait jeter un coup d'oeil attentif à cette lettre, écrite «par un homme très qualifié».

«Si j'étais à Ottawa et que je voyais cela (la lettre), je me dirais qu'elle vaut la peine que l'on s'y arrête, et que si on l'ignore, il s'agit d'une source potentielle de honte.»