Au-delà des formes dérivées de la chanson, l'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus: musique classique, musique contemporaine, opéra, musiques électroacoustique ou électronique, jazz, et plus encore. Survol de l'actualité dans ces domaines.

CLASSIQUE, ROMANTIQUE

Pour ce programme sur le thème «Tempête et passion», l'Orchestre Métropolitain invite le violoniste et maestro austro-hongrois Christoph Koncz à s'exécuter en tant que soliste et à diriger la formation. Musicien permanent au célébrissime Orchestre philharmonique de Vienne, le jeune trentenaire a été découvert à la fin des années 90 alors qu'il était considéré comme un enfant prodige. Cette précocité exceptionnelle lui a d'ailleurs valu le rôle de Kaspar Weiss dans le film Le violon rouge, du cinéaste et metteur en scène québécois François Girard (1998).

Âgé d'à peine 4 ans, Christoph Koncz avait entamé sa formation pour s'inscrire deux ans plus tard à l'Université de musique de Vienne. Préadolescent, il menait déjà une carrière internationale en tant que soliste, notamment auprès de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), alors sous la direction de Charles Dutoit. Il a aussi étudié la direction d'orchestre avec Mark Stringer, le tout complété par des classes de maître auprès des maestros Daniel Barenboim et Daniel Harding. Au tournant de la vingtaine, Christoph Koncz a été nommé deuxième violon principal du Philharmonique de Vienne.

Par ailleurs, il officie en tant que maestro depuis 2013, et a dirigé notamment au festival Mozartwoche de Salzbourg. Le Berliner Philharmoniker, le Verbier Festival Chamber Orchestra et le Memphis Symphony figurent au nombre des orchestres symphoniques dont il a été le chef invité. Il est donc parmi ces solistes de très haut niveau capables de mener simultanément une carrière de maestro. Il s'exprime sur un violon de Giuseppe Gagliano de 1762, gracieuseté de l'Orchestre philharmonique de Vienne.

Le musicien austro-hongrois excelle dans le répertoire mozartien, d'où l'exécution du Concerto pour violon no 4 de Wolfgang Amadeus. Il dirigera en outre deux oeuvres germaniques: l'Ouverture, Scherzo et Finale de Robert Schumann et la Symphonie no 2 en ré majeur, op. 73, de Johannes Brahms, qu'on a pu entendre récemment du côté de l'OSM.

À la Maison symphonique, ce soir, 19 h 30, et à Pointe-Claire, vendredi, 20 h.

JAZZ CONTEMPORAIN

Ambrose Akinmusire, invité de l'école de musique Schulich

Sous étiquette Blue Note, Origami Harvest signé Ambrose Akinmusire est sans conteste un des meilleurs enregistrements de jazz contemporain paru en 2018, certes l'un des projets les plus consistants du trompettiste afro-américain. On ne sait pas si des éléments de ce répertoire seront repris lorsque cet excellent musicien sera l'invité de l'école de musique Schulich de l'Université McGill.

Au Tanna Schulich Hall ,Elizabeth Wirth Music Building de l'Université McGill, 20 mars, 19h30.

BAROQUE, CLASSIQUE, ROMANTIQUE, MODERNE

Mélodînes à l'orée du printemps: Les Voix d'Elles

Sous la direction de Mariane Patenaude Le choeur Les Voix d'Elles revêt ses couleurs du printemps et offre un répertoire varié de chants classiques issus de toutes époques, sans compter de grands classiques de la chanson québécoise: J.P. Rameau, Dardanus: Que l'on chante, que l'on s'empresse (extrait) (harm.: G. Patenaude) L.v. Beethoven, 9e symphonie: Hymne à la joie (extrait) (harm.: G. Patenaude) J.S. Bach, Cantate des paysans (harm.: G. Patenaude) R. Schumann, Zigeunerleben, op. 29 no.3: Les bohémiens (extrait) C. Janequin, Le chant des oyseaux (transcription pour vois égales de G. Patenaude) W.A. Mozart, Ave verum (harm.: G. Patenaude) C. Debussy, Salut printemps! G. Vigneault, Les gens de mon pays (harm.: G. Patenaude) F. Leclerc, Hymne au printemps (harm.: G. Patenaude).

Au Piano Nobile de la Place des Art, demain midi - 12h10.

JAZZ MODERNE ET CONTEMPORAIN

L'ONJ à l'époque de Stan Kenton

L'Orchestre national de Jazz de Montréal (ONJ) s'attaque cette fois à Cuban Fire / Fuego Cubano, suite en sept mouvements composée par le Mexicain Johnny Richards et enregistrée en 1956 par le big band de Stan Kenton qui sévissait alors en Californie. Inspirée par la musique cubaine, cette suite jazzistique arrivait en plein déclin des grandes formations ayant dominé une part importante du siècle précédent. Pour cette exécution, l'ONJ convoque 27 instrumentistes, soit la plus importante cohorte jamais réunie par l'orchestre. Au même programme, le tromboniste et compositeur Jean-Nicolas Trottier, de surcroît un des chefs les plus actifs auprès de cet orchestre, suggère sa Suite for Joe.

Au Théâtre Rouge du Conservatoire de musique et d'art dramatique, le samedi 23 mars, 19h30.

MODERNE, CONTEMPORAIN

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Ambrose Akinmusire

«Imagination et extase» chez I Musici

Pour le troisième concert de la série I Grandi Concerti, Jean-Marie Zeitouni et l'orchestre de chambre I Musici nous présentent un concert où les timbres des cordes sont à l'honneur.

Le soliste américain Joshua Roman nous y fera découvrir une oeuvre de la fin du XXe siècle, soit The Protecting Veil de l'Anglais John Tavener (1944-2013), compositeur à la fois célèbre pour sa contemporanéité et sa ferveur mystique. Cette oeuvre pour violoncelle et cordes s'inspire de la liturgie orthodoxe russe, religion à laquelle Tavener s'était converti. À son tour, la Québécoise Julie Triquet sera la soliste d'une oeuvre du compositeur québécois Julien Bilodeau, à qui l'on doit l'opéra Another Brick in the Wall (inspiré de l'oeuvre de Roger Waters), dont c'est la quatrième collaboration avec I Musici. Cette exécution d'une oeuvre originale d'ici commémore également les 35 ans de l'ensemble montréalais. Le programme sera complété par une autre oeuvre moderne pour cordes, soit Apollon Musagète (Apollo) d'Igor Stravinski, composée pour un ballet en 1927 et 1928. 

À la salle Bourgie, le dimanche 24 mars, 14 h.

ROMANTIQUE

Le grandiose Requiem de Brahms

Ein deutsches Requiem, nach Worten der heiligen Schrift für Soli, orchestre (Orgel ad lib.), op. 45, soit «Un Requiem allemand sur les textes de l'Écriture sainte, pour solistes, choeur et orchestre (avec orgue ad libitum)», a été achevé en 1868 par le compositeur allemand, au terme d'un long processus d'écriture et d'assemblage - par exemple, la marche Denn alles Fleisch, deuxième mouvement du Requiem, devait être à l'origine le troisième mouvement d'une symphonie jamais achevée. Dédiée à Robert Schumann, ami et mentor de Brahms mort une décennie plus tôt, cette oeuvre répartie en sept mouvements peut durer jusqu'à 80 minutes. Cette pièce pour le moins grandiose est présentée ici dans sa version avec accompagnement à l'orgue, joué par l'Américain Jonathan Ryan. Sous la direction d'Andrew Megill, le Choeur de l'OSM aura pour tâche de magnifier l'écriture de Brahms et de propulser du coup les solistes requis pour l'oeuvre, soit la soprano Leslie Ann Bradley (en remplacement de France Bellemare) et la basse Tomislav Lavoie.

À la Maison symphonique, le dimanche 24 mars, 14 h 30.

CONTEMPORAIN, CLASSIQUE, JAZZ, AFRO-CUBAIN

PHOTO HAYLEY YOUNG, FOURNIE PAR I MUSICI

Le soliste américain
Joshua Roman

Concert de reconnaissance d'Aldo Lopez Gavilan

Sa haute virtuosité le mène à exceller au carrefour entre jazz contemporain, musique classique et traditions afro-cubaines. À Montréal, le pianiste latino-américain Aldo Lopez Gavilan n'est pas encore une star comme il l'est dans plusieurs marchés mélomanes, mais ce passage à la Maison symphonique pourrait fort bien changer la donne. Il sera entouré d'excellents musiciens avec le clarinettiste André Moisan, le trompettiste Paul Merkelo, la tromboniste Hélène Lemay, le guitariste Jimmy Lahaie, le contrebassiste Frédéric Alarie et le percussionniste Paul Picard.

À la Maison symphonique, le jeudi 28 mars, 19 h 30.

BAROQUE

PHOTO FOURNIE PAR LA MAISON SYMPHONIQUE

Le pianiste
latino-américain
Aldo Lopez Gavilan

Deux concerts d'Alia Mens, une autre lecture de JSB

Depuis 2012, l'ensemble français Alia Mens se spécialise dans l'interprétation de l'oeuvre de Johann Sebastian Bach, plus particulièrement les cantates créées à Weimar et les concertos pour plusieurs clavecins. Sous la direction du claveciniste Olivier Spilmont, le premier concert montréalais de ces musiciens devrait enrichir notre culture baroque et nous faire découvrir un autre angle de l'interprétation de JSB. Composés au départ pour la Cour d'Anhalt-Köthen autour de 1720, ces concertos au programme ont souvent été transformés en oeuvres pour clavecin lors des fameux concerts hebdomadaires donnés 15 ans plus tard au café Zimmermann de Leipzig. Ainsi, nous aurons droit au Concerto pour hautbois d'amour en la majeur, d'après le BWV 1055, au Concerto pour violon en la mineur, BWV 1041, au Concerto pour deux clavecins en do mineur, BWV 1060, au Concerto brandebourgeoisno 4 en sol majeur, BWV 1049. Deux jours plus tard, Olivier Spilmont convie Élodie Fonnard, soprano, Daniel Elgersma, alto, Nicholas Scott, ténor, et Tomas Kral, basse, à interpréter les cantates Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen, BWV 12, Gleichwie der Regen und Schnee vom Himmel fällt, BWV 18, et Komm, du süße Todesstunde, BWV 161.

À la salle Bourgie, vendredi 29 mars, 19 h 30, et dimanche 31 mars, 14 h.

MODERNE

Patricia Kopatchinskaja de retour à Montréal

Pro Musica présente la violoniste moldave Patricia Kopatchinskaja, qui s'est produite à Montréal en septembre dernier dans le contexte de la Virée classique (OSM), la violoniste Patricia Kopatchinskaja. On connaît désormais le style atypique de la musicienne devenue célèbre pour ses transgressions et par ses influences assumées des musiques traditionnelles au-delà des répertoires baroque, classique, romantique, moderne ou contemporain. De concert avec la pianiste russe Polina Leschenko, elle attaquera des incontournables de la musique moderne: Sonate no. 2 pour violon de Bartok, Sonate pour violon de Poulenc, Sonate no. 3 pour violon d'Enesco, Tzigane pour violon et piano de Ravel.

À la salle Pierre-Mercure, dimanche 31 mars, 14 h 30.

CONTEMPORAIN

PHOTO FOURNIE PAR L'ENSEMBLE ALIA MENS

L'ensemble français Alia Mens se spécialise dans l'interprétation
de l'oeuvre de Johann Sebastian Bach

Nils Frahm, chef de file des nouvelles musiques de clavier

Compositeur, claviériste, improvisateur, producteur électro, l'Allemand Nils Frahm jouit d'un puissant buzz au domaine des nouvelles musiques instrumentales. Au confluent du jazz, de la musique contemporaine et de l'électro, on peut le considérer comme un chef de file de cette vaste zone de transition entre musiques pop et savantes. Frahm a d'ores et déjà enregistré une dizaine d'albums studio, dont le très prisé All Melodies, lancé l'an dernier sous étiquette Erased Tapes. Semble-t-il qu'il vienne aussi présenter de la matière neuve à ses fans montréalais de plus en plus nombreux.

À la Salle Wilfrid-Pelletier, mardi 2 avril, 20h

CONTEMPORAIN

Après 150 Instruments of Happiness, en voilà ... 4!

Après la grand-messe à 150  instruments du bonheur à l'Oratoire Saint-Joseph au récent festival MNM, le compositeur, improvisateur et leader d'orchestre Tim Brady réunit cette fois 4 guitaristes électriques pour l'exécution de ses compositions parmi les plus exigeantes: font partie de sa garde rapprochée Jonathan Barriault,  Francis Brunet-Turcotte et Simon Duchesne. 

À la Sala Rossa, le 2 avril, 20h.

PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION

Nils Frahm