Le Festival Bach se termine mercredi soir, 19h, à Pollack Hall de McGill, avec l'intégrale des six Suites pour violoncelle seul du Cantor donnée en une même séance par Jean-Guihen Queyras.

Né au Québec en 1967 (détail peu connu), Queyras a signé son intégrale en 2007 chez Harmonia Mundi. Une version parmi tant d'autres que je n'avais pas eu l'occasion d'écouter, mais qui apporte une indéniable fraîcheur à une discographie considérable.

Lumineux est le mot qui décrit le mieux ce que nous apportent ces deux heures d'écoute. Queyras joue sur un Gioffredo Cappa de 1696 dont il tire l'un des sons de violoncelle les plus beaux que je connaisse. Intelligence, goût, connaissance du style, articulation immaculée, justesse absolue, respiration naturelle: autant de qualités qui, réunies, façonnent ce son et confèrent aux Suites de Bach cette nouvelle lumière.

Queyras fait toutes les reprises sans exception, c'est-à-dire qu'il double presque la durée du corpus. Chaque suite contient six pièces. La première pièce est toujours un prélude, lequel ne contient pas de reprises. Les cinq autres pièces sont des danses, lentes ou rapides, constituées de deux parties dont chacune est marquée d'une barre de reprise. Queyras apporte un vif contraste à l'ensemble - élégance, gravité, humour même - et il ne se contente pas de faire les reprises mais varie le second énoncé par d'infimes détails d'attaque, de phrasé et même de couleur.

Les deux disques sont accompagnés d'un DVD qui, réalisé lors de l'enregistrement, s'avère superflu.

Il ne reste plus qu'à souhaiter que l'invité fasse aussi toutes les reprises et se présente avec le même violoncelle mercredi soir. À 18h, avant le concert, il sera interviewé par Françoise Davoine. La veille, mardi, de 10h à 13h, il donnera une master-class au Conservatoire.

BACH: Jean-Guihen Queyras, violoncelliste. Harmonia Mundi, coff. 2d. HMC 901970.71.