Mercredi soir, quelques dizaines d’admirateurs des Cowboys Fringants se sont réunis sur le pas de la porte du Vieux Palais, à L’Assomption, lieu de diffusion dont Marie-Annick Lépine assure la programmation. Ils ont pleuré, ri un peu, et surtout chanté pour souligner le décès de Karl Tremblay.

Un peu avant 20 h, Jacques Richard s’est installée sur le trottoir, devant la porte du Vieux Palais, avec son piano électrique et un amplificateur. Derrière lui, dans un coin du petit escalier menant au hall de la salle, un petit bouquet de fleurs et un mot : « Merci Karl. » Des lampions déposés par deux jeunes femmes se sont ajoutés un peu plus tard dans la soirée.

D’une dizaine de personnes, l’assistance a lentement monté à environ une cinquantaine de fans. Certains avaient vu l’annonce d’un rassemblement sur Facebook, comme ces deux femmes venues de Repentigny exprès, et d’autres, comme Luc Germain, passaient là par hasard et se sont arrêtés. Ce dernier faisait sa marche quotidienne lorsqu’il a vu les gens rassemblés à la mémoire de Karl Tremblay.

  • Deux jeunes femmes sont arrivées au rassemblement en hommage à Karl Tremblay au Vieux Palais de L’Assomption avec des lampions.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Deux jeunes femmes sont arrivées au rassemblement en hommage à Karl Tremblay au Vieux Palais de L’Assomption avec des lampions.

  • « Merci Karl », dit le mot déposé sur le pas de la porte du Vieux Palais de L’Assomption.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    « Merci Karl », dit le mot déposé sur le pas de la porte du Vieux Palais de L’Assomption.

  • Comme le public des Cowboys Fringants, l’hommage improvisé suivant l’annonce du décès de Karl Tremblay était multigénérationnel.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Comme le public des Cowboys Fringants, l’hommage improvisé suivant l’annonce du décès de Karl Tremblay était multigénérationnel.

  • Victoria et Marie-Noëlle étaient très émues par la mort du chanteur et cette petite veillée mortuaire en chansons.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Victoria et Marie-Noëlle étaient très émues par la mort du chanteur et cette petite veillée mortuaire en chansons.

  • Avec la mort de Karl Tremblay, Maxime a l’impression de perdre un grand frère.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Avec la mort de Karl Tremblay, Maxime a l’impression de perdre un grand frère.

  • Jacques Richard était au piano et dirigeait une petite chorale mercredi devant le Vieux Palais de L’Assomption.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Jacques Richard était au piano et dirigeait une petite chorale mercredi devant le Vieux Palais de L’Assomption.

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Il avait appris le décès du chanteur, comme tout le monde, en fin de journée. « J’ai été très attristé par la nouvelle. Je suis même surpris de constater à quel point ça m’a touché, a-t-il dit, comparant son émotion à celle qu’il a vécue il y a un peu plus de 20 ans à la mort de Dédé Fortin. J’ai eu la chance de voir le spectacle des Cowboys à la Saint-Jean, à Terrebonne. C’était très beau de voir tout le monde qui chantait en chœur avec Karl. C’est une grosse perte pour la culture québécoise. »

« Tout le monde se sent concerné »

Un peu en retrait des gens rassemblés près du pianiste, Marie-Noëlle et sa fille Victoria s’enlaçaient les yeux dans l’eau. Elles aussi avaient pris connaissance du rassemblement par hasard. « On dirait que tout le monde se sent concerné », a observé Marie-Noëlle, qui suit le groupe depuis ses spectacles des années 1990 à La Ripaille, resto-bar de Repentigny où Karl Tremblay et Jean-François Pauzé se sont inscrits à un concours amateur qui allait ultimement changer l’histoire.

Elle a communiqué son amour des chansons des Cowboys Fringants à sa fille Victoria, qui trouvait le petit hommage « très touchant ».

Maxime, papa d’un bébé de 5 mois, constatait avec regret que son enfant n’aurait pas la chance de voir un spectacle des Cowboys. Lui, il a vu le groupe une centaine de fois sur scène, assure-t-il.

« Je les suis depuis que je suis en secondaire 4. Les Cowboys, c’est mon identité. Je m’identifie à Karl depuis que j’ai environ 15 ans, alors une quinzaine d’années plus tard, c’est difficile de perdre un grand frère », explique Maxime. La nouvelle de sa mort a été un choc, même s’il savait son idole malade. « J’avais espoir, avoue-t-il avec émotion. Je pensais à ses deux enfants… On ne peut pas ne pas avoir espoir… »

Maxime n’était pas le seul à retenir ou à essuyer ses larmes. L’atmosphère n’était pas lourde pour autant aux abords du Vieux Palais. L’émotion était palpable lorsque la petite foule a chanté Toune d’automne, Les étoiles filantes ou Sur mon épaule, dont le refrain a été repris a cappella. Mais dans le plus pur esprit Cowboys, les fans ont aussi entonné des chansons plus légères comme Tant qu’il y aura de l’amour et Le shack à Hector.

Karl Tremblay, qui a gardé la tête haute jusqu’au bout, aurait sans doute été touché de voir ses admirateurs verser une larme. Il aurait assurément été heureux de les voir rire ensemble. Comme un ultime pied de nez à la mort.