Cinq ans après sa mort, Claude Nougaro jouit enfin d'une réédition en bonne et due forme, avec la sortie CD simultanée des albums Cécile ma fille (1963), Armstrong (1965), Petit taureau (1967), Locomotive d'or (1974) et Tu verras (1978).

Certes, la plupart des chansons avaient déjà été relancées sur diverses anthologies. Mais c'est la première fois, sauf erreur, qu'on reproduit les disques «tels quels», avec les pochettes originales. Belle occasion de redécouvrir les tubes qui ont fait la renommée de cet artiste unique (Le jazz et la java, Tu verras, Cinéma, Je suis sous...), mais aussi les chansons plus obscures qui n'avaient jamais fait leur chemin jusqu'aux palmarès.

 

Après écoutes répétées, force est d'admettre que son oeuvre a vachement bien vieilli. Parce qu'elles ne concédaient ni aux modes, ni à la facilité, ses chansons semblent aussi «neuves» aujourd'hui qu'à l'époque. C'est jazz, c'est swing, c'est dépaysant (bonjour les rythmes exotiques), c'est fichtrement bien orchestré (merci à Michel Legrand et Maurice Vander). Bref, c'est tout simplement brillant.

Émouvant? Plus rarement. Au-delà de son intelligence, la démarche de Nougaro était aussi très intellectuelle. Ce qui, en bout de piste, la rend plus admirable qu'attachante, à quelques exceptions près. C'est déjà beaucoup.

For fans only

Avis aux amateurs de «prog» québécois: on vient tout juste d'exhumer un concert inédit du groupe Contraction, donné en 1974 pour la station CKVL-FM (Contraction, Live 1974, ProgQuébec/Dep). Si vous aimez le genre trop compliqué pour rien, vous allez tripper fort. Sinon, c'est le mal de tête assuré. À noter que l'album compte trois pièces totalement inconnues, jamais parues sur disque, dont une chanson en anglais intitulée We Made It. Quoi? EN ANGLAIS?...

R.I.P. Raymond Berthiaume

Raymond Berthiaume, l'homme à la voix d'or, s'est éteint mardi à l'âge de 78 ans. Peu flamboyant, cet imparable chanteur de charme a fait sa marque au temps des cabarets avant de mener une carrière discrète sur disque et dans la pub. En un demi-siècle, il nous a donné un classique absolu (N'oublie jamais) et une demi-douzaine de succès (Un monde avec toi, Non non jamais, Parle plus bas, Mon grand ballon jaune) qui tiennent encore la route aujourd'hui. Faites-vous plaisir: les disques Mérite ont lancé en 2005 l'excellente compilation Les grands succès de Raymond Berthiaume. Comme réponse québécoise à Nat King Cole, on n'a pas fait mieux.

C'est le temps des vacances

La chronique Rétro vous reviendra en septembre prochain dans le cahier des Arts du samedi. On sait déjà que les sujets ne manqueront pas. Universal rééditera dans quelques semaines une flopée de vieux disques de Michel Louvain, Donald Lautrec, Pierre Lalonde, Dominique Michel, le Père Gédéon et Marcel Martel.

On sait aussi que Musicor prépare une compilation des plus grands succès de Tony Roman. Enfin, on parle d'une réédition carabinée des plus gros disques de Jacques Michel, incluant S.O.S et Dieu ne se mange plus. Sans oublier la remasterisation complète du catalogue des Beatles, qui promet d'être l'événement rétro de la rentrée.

Bon été.