Au cours des 13 dernières années, il y a eu un album homonyme, il y a eu Cap Waller, ParcsHypernuitLa perdue. Il y a maintenant Persona.

Joaillier de l'intimité, as de la fine réflexion, de l'ambiguïté poétique parfaitement assumée, superbe minimaliste du verbe et du son, Bertrand Belin trace dans un calme apparent.

Il choisit de frugales percussions (Tatiana Mladenovitch), des claviers et synthétiseurs analogiques succinctement exécutés (Thibault Frisoni) auxquels se joignent des guitares sobres et modérées (Thibault et Bertrand). Tout au fond de Belin, un oiseau se forge un bec qui servira à dire ou réprimer le dire tel un volcan dormant.

On glisse dans la fraîcheur de l'aube et on se redresse dans la rose blanche de Corfou. On aperçoit un point rouge dans la nuit et tergiverse sur l'identité de ce point avant de conclure à une migration désespérée.

Un grand duc voit tout de sa branche, devinez ce qu'il voit. Un amoureux parle seul la nuit pour lui dire des choses nouvelles. Au coin d'une rue, sous ces lilas, il tombe sur... toi.

Ça se poursuit dans les viscères, ça se révèle dans les tréfonds de la pensée, ça se rencontre au carrefour du conscient et de l'inconscient, là où le sens s'apprête à prendre forme. Dans ces parcs du coeur et de l'esprit, la ténuité est un mirage.

* * * *

CHANSON. Persona. Bertrand Belin. Grosse Boîte.